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Attention

Il s’agit juste ici de renseignements généraux, pas de conseils juridiques. Si vous avez besoin de conseils juridiques pour votre situation en particulier, nous vous encourageons à communiquer avec quelqu’un qui peut vous aider.

Il n’y a pas de définition juridique unique pour le harcèlement sexuel. Mais la définition ressemble généralement à ceci: un comportement indésirable lié au sexe ou au genre d’une personne qui peut blesser, offenser ou humilier la personne qui se fait harceler.

Le harcèlement sexuel est interdit en vertu des lois canadiennes. Les gens ont le droit de travailler sans se faire harceler sexuellement, et les employeurs ont l’obligation de fournir un milieu de travail sans harcèlement. Tout le monde a la responsabilité de ne pas harceler sexuellement les autres.

Qui se fait le plus harceler sexuellement?

La plupart des personnes qui se font harceler sexuellement sont des femmes. Les personnes qui se font harceler sexuellement n’ont autrement pas grand-chose en commun.

  • Le harcèlement sexuel vise des gens de tous âges.
  • Il vise des gens, peu importe leur apparence.
  • Il vise des gens, peu importe leur façon de s’habiller.
  • Il vise des gens, peu importe leur comportement.

Est-ce que certains types de personnes sont harcelées plus que d’autres?

Oui. Les harceleurs ont tendance à choisir:

  • les personnes qui sont nouvellement arrivées dans un milieu de travail
  • les personnes qui sont nouvellement arrivées dans une industrie
  • les personnes racialisées
  • les personnes handicapées
  • les personnes 2SLGBTQIA+
  • les immigrants et les réfugiés
  • les personnes qui ont moins de pouvoir que le harceleur dans leur milieu de travail

Le harcèlement sexuel se produit dans toutes sortes de milieux de travail et d’industries. Il y a toutefois des environnements où il se produit plus fréquemment que d’autres:

  • les milieux de travail où il y a beaucoup d’hommes et très peu de femmes
  • les emplois du secteur des services, surtout les bars et les restaurants
  • les emplois où on travaille seul avec un homme
  • les emplois où on travaille dans le domicile d’une autre personne

Le harcèlement sexuel prospère dans les organisations où il y a une prépondérance d’hommes, où l’on ferme les yeux sur les mauvais comportements, où l’on néglige le respect et l’équité, et/ou l’on encourage les concours de masculinité dysfonctionnels.

Lilia M. Cortina, professeure de psychologie, études de la condition féminine et de genre, Université du Michigan.
Maira A. Areguin, étudiante diplômée, programme conjoint d’études de la condition féminine et de genre et d’études de la personnalité et des contextes sociaux, Université du Michigan.
 « Putting People Down and Pushing Them Out: Sexual Harassment in the Workplace. »

Voici quelques exemples communs de harcèlement sexuel

  • Une personne vous fait une accolade ou vous touche sans votre consentement.
  • Une personne vous invite à sortir à répétition ou vous fait des avances sexuelles.
  • Une personne envahit votre espace personnel ou vous regarde de façon sexuelle.
  • Une personne parle de vous de façon sexuelle ou vous parle de cette manière.
  • Une personne affiche, montre ou vous envoie des images sexuelles.
  • Une personne partage des images sexuelles de vous avec d’autres personnes.
  • Une personne vous raconte des blagues sexuelles ou les raconte devant vous.
  • Une personne cherche à vous pousser vers un comportement plus féminin ou plus masculin.
  • Une personne se moque de votre apparence ou de votre comportement parce qu’ils ne correspondent pas aux stéréotypes de genre.
  • Une personne utilise des insultes basées sur le genre en parlant de vous ou en parlant devant vous.
  • Une personne répand des rumeurs à propos de votre sexe, de votre comportement sexuel, de votre identité de genre ou de votre expression de genre.
  • Une personne vous pose des questions au sujet de votre sexe, de votre comportement sexuel, de votre identité de genre ou de votre expression de genre.
  • Une personne vous cache des renseignements liés à votre emploi ou complique votre travail d’autres manières en raison de votre sexe, de votre identité de genre ou de votre expression de genre.
  • Une personne vous fait sentir que vous n’êtes pas accepté ou que vous n’êtes pas en sécurité en raison de votre sexe, de votre identité de genre ou de votre expression de genre.

Attention

Intenter une poursuite civile et y participer coûte cher et prend du temps, et certaines personnes trouvent ça traumatisant. Si vous songez à le faire, nous vous encourageons à consulter d’abord un avocat.

Premièrement, définissons ce que nous entendons par intenter une poursuite.

Dans le présent article, nous ne parlons pas de déposer une plainte auprès d’une commission des droits de la personne, de déposer un grief par l’entremise de votre syndicat ou de faire un signalement officiel à votre employeur.

Ce dont nous parlons ici, c’est d’intenter—ou de menacer d’intenter—une poursuite civile.

Qu’est-ce qu’une poursuite civile?

Dans un tribunal civil, les cas sont aussi appelés demandes, poursuites ou simplement « litiges » (ce qui signifie intenter une poursuite). Il s’agit de conflits privés entre des personnes ou des entreprises. Ça signifie qu’il n’y a pas d’enquête policière, pas d’avocat de la Couronne et pas d’implication de la part d’un tribunal ou d’un organisme lié, par exemple, aux droits de la personne. 

Contrairement à un tribunal lié aux droits de la personne ou à l’indemnisation des travailleurs, ou à un tribunal pénal, personne ne fait enquête sur l’affaire—vous et votre avocat devez recueillir et présenter vous-mêmes tous vos éléments de preuve. Et l’autre partie a aussi l’occasion de présenter ses preuves.

Vous devez prouver chacun des faits selon la prépondérance des probabilités. Cette norme en matière de preuve est moins élevée que dans une affaire criminelle. La prépondérance des probabilités signifie que vous devez prouver qu’il est plus probable qu’improbable que le harcèlement ait eu lieu et que le harcèlement répond aux critères juridiques pour votre type de cas. Dans les cas de harcèlement sexuel, il s’agit souvent de votre parole contre celle des défendeurs, et le juge décidera qui croire.

Attention

La plupart des poursuites civiles ont un délai de limitation de deux ans. Mais pour les crimes considérés comme des affaires criminelles graves, il n’y a pas de limite. L’agression sexuelle fait partie de cette catégorie.

Pourquoi quelqu’un intenterait-il une poursuite civile?

La raison principale est l’argent.

Personne ne peut revenir dans le temps et changer ce qui vous est arrivé. Mais si une personne vous a causé du tort, la prémisse du système judiciaire est que, dans certaines circonstances, cette personne peut être forcée de vous donner de l’argent pour compenser.

Il y a d’autres raisons pour intenter une poursuite. Vous pourriez vouloir que l’on ordonne au harceleur de cesser de vous harceler. Vous pourriez vouloir qu’il y ait un compte rendu public permanent de ce qui s’est passé. Ça pourrait être important qu’un juge tranche en votre faveur. Vous pourriez vouloir éviter que la même chose arrive à quelqu’un d’autre.

Mais la raison principale pour laquelle les gens intentent des poursuites, et l’avantage principal de ces poursuites, c’est l’argent. C’est aussi simple que ça.

Pourquoi les gens n’intentent-ils pas de poursuites civiles?

La plupart des gens qui sont harcelés n’intentent pas de poursuites.

Il n’y a aucun moyen de savoir avec certitude combien le font. Mais les recherches indiquent que la plupart des gens qui ont été harcelés ne prennent aucune mesure officielle. Moins de la moitié d’entre eux signalent ce qui s’est passé à leur employeur. Nous estimons que moins de 1 % d’entre eux intentent des poursuites.

Pourquoi les gens n’intentent-ils pas de poursuites? Il y a probablement trois raisons principales:

  • Ils ne sont pas certains d’avoir des bases juridiques solides pour présenter une demande, alors ils ne savent pas quelles sont les chances de succès de leur cas.
  • Ils pensent qu’une poursuite en justice prendrait trop de temps, coûterait trop cher et serait trop risquée.
  • Ils pensent que ce serait désagréable, et ils préfèrent mettre tout ça derrière eux et passer à autre chose.

Ce sont de bonnes raisons.

Les chercheurs disent qu’une poursuite au civil peut être très mauvaise pour la santé mentale de la personne qui l’intente. L’affaire peut prendre des années, et pendant ce temps, la personne qui a lancé la poursuite doit raconter son histoire encore et encore, notamment devant les avocats de l’autre partie, qui tenteront de la faire mal paraître. Les chercheurs affirment que ça peut garder les gens coincés dans le passé et les empêcher de guérir et d’aller de l’avant.

Il est aussi vrai que poursuivre une cause en justice peut coûter très cher. Certaines personnes finissent par dépenser des dizaines de milliers de dollars, voire des centaines de milliers de dollars. Si vous n’avez pas cet argent, il peut même être difficile d’imaginer intenter une poursuite au civil. Toutefois, si un avocat pense que vous avez une chance de gagner, il pourrait accepter sur la base d’honoraires conditionnels, ce qui signifie qu’il ne sera payé que si vous gagnez.

Mais voici quelque chose que vous devez savoir.

Ce n’est pas parce que vous intentez une poursuite que vous vous engagez dans un processus long et coûteux. Presque aucune affaire ne se rend jusqu’au procès, et il y a beaucoup d’occasions pour vous d’arriver à un accord ou de vous retirer en cours de route.

  • Si vous menacez d’intenter une poursuite en envoyant à votre employeur ce qu’on appelle une mise en demeure, il est possible qu’il s’entende avec vous immédiatement. Dans ce cas, votre seule dépense est le coût de la mise en demeure elle-même, plus toute négociation qui pourrait y avoir par la suite.
  • Si vous intentez une poursuite civile contre le harceleur ou votre employeur, il est possible qu’elle soit réglée avant le procès. Au Canada, 98 % des cas au civil sont réglés ou abandonnés avant même d’aller en procès. L’abandon est un mauvais résultat pour vous (ça signifie que vous avez laissé tomber), mais un règlement peut être excellent.
  • Vous pourriez choisir de présenter une demande devant la Cour des petites créances plutôt que devant un tribunal civil ordinaire. L’inconvénient de la Cour des petites créances, c’est que les montants accordés sont moins élevés. Mais l’avantage, c’est que le processus est plus court et plus simple, et vous pourriez peut-être le faire vous-même, sans même avoir besoin d’un avocat.

Si vous pensez avoir des arguments juridiques, même si vous êtes à peu près certain de ne pas vouloir aller jusqu’au procès, vous devriez sérieusement envisager de parler à un avocat.

Vous pouvez habituellement obtenir une courte consultation gratuite. Un avocat peut vous aider à déterminer la solidité de votre cas et le plan d’action qui pourrait vous convenir.

Si j’intente une poursuite, que pourrais-je obtenir?

Vous pouvez régler votre cas pour n’importe quelle somme que votre adversaire est prêt à offrir et que vous êtes prêt à accepter. Ou, si vous allez en procès et que vous gagnez, le juge décidera combien d’argent vous allez recevoir.

Habituellement, les montants sont calculés en fonction du salaire perdu ou des dépenses, des coûts des traitements médicaux ainsi que du tort causé à votre bien-être, ce qu’on appelle les dommages-intérêts généraux. À l’occasion, les montants comprennent aussi des dommages-intérêts punitifs visant à punir l’autre partie.

Vous avez probablement vu des articles dans les journaux au sujet de gens aux États-Unis qui ont reçu des millions de dollars. Ce n’est pas comme ça au Canada. Ici, une somme de 200 000 $ est considérée comme beaucoup, et il est très improbable que vous en obteniez autant.

Combien ça coûte, intenter une poursuite?

Vous devrez payer votre propre avocat, ainsi que tout personnel de soutien dont il dispose, par exemple, s’il fait appel à un parajuriste pour l’aider. Les avocats facturent habituellement à l’heure, et ils vous factureront pour tout ce qu’ils font: pour tout le temps qu’ils consacrent à la préparation de votre dossier—vous parler, lire des documents, écrire des lettres, communiquer avec les avocats de l’autre partie et interroger des témoins.

Vous devrez également payer tous les frais engagés par votre avocat en votre nom, comme les frais de dépôt de documents, les honoraires d’experts, ou les frais d’obtention de transcriptions ou de photocopies.

  • Si votre avocat finit par juste rédiger une seule lettre pour vous, ça pourrait coûter aussi peu que quelques centaines de dollars.
  • Si votre cause se rend jusqu’au procès, ça coûtera probablement des milliers de dollars, et si vous devez faire appel, ce pourrait être beaucoup plus.

Si vous allez jusqu’au procès et que vous gagnez, le juge va faire payer une partie de vos frais judiciaires à l’autre partie. Mais si vous perdez, le juge vous fera payer une partie des frais judiciaires de l’autre partie.

Pourquoi pourrais-je intenter une poursuite ou menacer de le faire?

Vous ne pouvez pas intenter une poursuite pour la seule raison que vous avez été harcelé sexuellement. Ce n’est pas une demande que les tribunaux civils accepteront. Vous avez plutôt deux principales façons de présenter une demande.

Votre employeur a réagi au harcèlement d’une manière qui allait à l’encontre de votre contrat de travail.

C’est ce qu’on appelle un congédiement injustifié ou déguisé.

Un congédiement injustifié signifie que vous avez été congédié sans motif valable—sans raison valable, ou sans avoir reçu un préavis raisonnable ou une indemnité au lieu d’un préavis. Si vous avez été congédié parce que votre employeur voulait se débarrasser de vous plutôt que de mettre fin au harcèlement, vous pourriez être en mesure de poursuivre votre employeur pour congédiement injustifié.

Le congédiement déguisé signifie que même si votre employeur ne vous a pas littéralement congédié, il vous a effectivement congédié en apportant des changements si importants à votre travail que vous auriez tout aussi bien pu être congédié. Les types de changement qui comptent comme un congédiement déguisé comprennent des choses comme une réduction de vos heures de travail, un changement dans votre affectation de travail, une réduction de salaire, une rétrogradation ou une suspension. Si votre employeur a fait un changement qui ressemble à ça plutôt que de s’occuper du harcèlement sexuel, vous pourriez être en mesure de le poursuivre pour congédiement déguisé.

Le congédiement déguisé peut également comprendre des choses que votre employeur n’a pas faites. Votre employeur a l’obligation de vous offrir un milieu de travail exempt de harcèlement et de discrimination. Si vous signalez un cas de harcèlement et que votre employeur ne s’en occupe pas, vous pourriez avoir un cas de congédiement déguisé pour cette raison.

Le harcèlement vous a causé du tort.

C’est ce qu’on appelle un délit civil, ce qui signifie qu’il s’agit d’une demande qui est acceptée par un tribunal civil. Les délits civils qui s’appliquent au harcèlement sexuel comprennent les actes de violence, l’infliction intentionnelle de souffrances mentales et la négligence.

Si vous voulez intenter des poursuites pour les torts que vous avez subis à cause du harcèlement, ce serait un délit civil. Voici les délits civils qui s’appliquent le plus souvent au harcèlement sexuel:

  • Un acte de violence est une interférence directe, intentionnelle et physique avec votre corps qui est nuisible ou offensante. Ce délit protège votre autonomie personnelle et physique. Si vous intentez une poursuite pour cette raison, vous pourriez poursuivre le harceleur ou votre employeur si le harceleur est un cadre supérieur de l’entreprise.
  • L’infliction intentionnelle de souffrances mentales reconnaît que le tort n’est peut-être pas physique, mais que, néanmoins, le harceleur vous a délibérément blessé. Pour ce genre de poursuite, il faut prouver que le harceleur voulait causer du tort et prouver la maladie ou les symptômes qui en ont résulté. Si vous intentez une poursuite pour cette raison, vous poursuivez le harceleur ou votre employeur si le harceleur est un cadre supérieur de l’entreprise.
  • La négligence signifie que votre employeur n’a pas respecté la norme de diligence dont une personne raisonnable aurait fait preuve dans la situation. Dans un cas de harcèlement, il pourrait s’agir d’une allégation selon laquelle l’employeur avait le devoir de vous protéger du tort causé par le harceleur, et qu’il n’a pas respecté ce devoir. Ça pourrait aussi être que votre employeur était au courant de la conduite d’un harceleur, mais qu’il l’a ignorée. Dans ce genre de cas, c’est votre employeur qui serait poursuivi, pas le harceleur.
Conseil

Les avocats qui se spécialisent dans les cas de harcèlement sexuel trouvent souvent de nouvelles façons de demander au tribunal d’entendre les cas de harcèlement sexuel. Un avocat vous aidera à déterminer le type de poursuite civile qui convient à votre situation.

Quels sont les risques d’intenter une poursuite?

Les poursuites sont difficiles, et si vous poursuivez le harceleur ou votre employeur, il peut décider que vous êtes son ennemi et essayer de vous blesser ou de nuire à votre carrière.

Le harceleur peut vous dénigrer auprès d’autres gens ou essayer de vous blesser physiquement ou vous être hostile d’une autre façon.

Si vous travaillez toujours pour votre employeur, ce dernier pourrait essayer de vous punir ou de vous congédier. C’est ce qu’on appelle des représailles, et c’est illégal. Votre employeur pourrait aussi parler négativement de vous à d’autres personnes, ou refuser de vous donner une bonne référence ou rendre votre vie désagréable d’une autre façon.

Les poursuites sont publiques, ce qui signifie que les gens vont connaître votre vie privée.

Les tribunaux sont ouverts au public, ce qui signifie que n’importe qui peut avoir accès aux documents liés au cas et s’asseoir dans la salle d’audience et regarder le procès. Une fois qu’une décision aura été prise, elle figurera sur des sites Web publics.

Ça signifie que les renseignements personnels à votre sujet—qui pourraient comprendre, par exemple, des renseignements sur votre salaire, les médicaments que vous prenez, les diagnostics médicaux que vous avez reçus et les choses que vous avez dites et faites—seront accessibles à tout le monde. Si vous voulez voir le genre de renseignements qui finissent par être publiés, vous pouvez lire des décisions des tribunaux:

Vous pourriez être en mesure d’utiliser un pseudonyme si vous pouvez démontrer qu’il y a une bonne raison de le faire, c’est-à-dire que votre santé mentale pourrait souffrir ou que vous pourriez ne pas intenter de poursuite si vous deviez rendre la chose publique.

Les poursuites sont coûteuses, et le harceleur ou votre employeur pourrait délibérément se comporter d’une façon qui augmentera vos dépenses.

De nombreux défendeurs utilisent des tactiques pour retarder ou prolonger une affaire, comme le dépôt de requêtes, la demande de beaucoup de documents supplémentaires, le refus de remettre leurs documents et le changement d’avocat. Il peut s’agir de mesures stratégiques pour faire augmenter vos frais judiciaires afin que vous régliez votre affaire ou la laissiez tomber complètement. C’est ce qu’on appelle de l’intimidation devant les tribunaux—c’est très difficile à gérer et ça ajoute du stress et des coûts supplémentaires.

Le harceleur ou votre employeur pourrait vous poursuivre pour diffamation, ce qui pourrait également faire augmenter vos frais judiciaires.

Si vous poursuivez votre employeur ou le harceleur, il pourrait intenter sa propre poursuite contre vous pour diffamation en disant que vos allégations sont fausses et nuisent à sa réputation, ou causent des pertes d’activité ou d’autres dommages financiers. Se défendre contre une poursuite pour diffamation est un tout autre processus qui augmentera vos frais judiciaires et votre stress, même si ce pour quoi vous êtes poursuivi n’est pas vrai.

Vous n’obtiendrez peut-être rien à la fin.

Il est tout à fait possible que vous passiez par un processus judiciaire long et coûteux, et qu’en fin de compte… vous perdiez. Vous pourriez finir par consacrer énormément de temps et d’argent au processus et avoir à payer les frais judiciaires de l’autre partie. Même si vous gagnez, un harceleur pourrait ne pas avoir d’argent pour vous payer. Vous pourriez finir par être traumatisé en raison de toute cette expérience et ne rien en tirer.

À quoi vous attendre si vous intentez une poursuite au civil

Attention

Si vous espérez parvenir à un règlement, il est très probable que l’autre partie insistera pour que vous acceptiez de signer une entente de non-divulgation, qui vous interdira de parler de ce qui s’est passé. Si vous pensez que vous n’êtes pas prêt à signer une entente de non-divulgation, il est important de le dire à votre avocat le plus tôt possible, car ça pourrait changer votre stratégie juridique.

La première étape consiste à trouver un avocat et à déterminer avec lui qui vous ciblez dans le cadre de votre action en justice, et pour quelles raisons.

Une fois que vous aurez réglé ça, votre avocat pourrait vous conseiller de commencer par une mise en demeure dans l’espoir que vous puissiez parvenir à un règlement sans avoir à lancer une action en justice officielle.

Si la mise en demeure ne fonctionne pas, vous devrez décider s’il y a lieu d’intenter une poursuite. Si c’est le cas, voici comment ça fonctionne.

Votre avocat rédigera une déclaration dans laquelle il décrira ce qui s’est passé et expliquera en quoi ça répond aux critères juridiques. Votre avocat déposera cette déclaration auprès du tribunal et en enverra des copies à toutes les personnes poursuivies. Ces personnes sont appelées défendeurs parce qu’elles doivent présenter une défense à votre demande.

Les défendeurs déposeront ensuite une défense décrivant les faits qui, selon eux, sont importants pour l’affaire et répondront à votre demande. Ils vous enverront leur défense, ce qu’on appelle aussi vous servir une demande ou service.

Ces deux documents sont appelés les actes de procédure. Une fois qu’ils ont été déposés, les parties entament un processus appelé interrogatoire préalable.

L’interrogatoire préalable est comme un pré-procès, bien qu’il ne se déroule pas dans une salle d’audience. Il s’agit d’un interrogatoire oral enregistré par un sténographe judiciaire durant lequel vous et le défendeur révélez toute preuve liée à l’affaire, même si ça nuit à votre cause. L’avocat du défendeur vous interrogera et vous posera des questions pertinentes; votre avocat interrogera le défendeur. Les avocats auront déjà échangé les documents qu’ils utilisent pour soutenir leurs arguments et ils pourront poser des questions en fonction de ces documents. Les renseignements inscrits dans la transcription de l’interrogatoire préalable peuvent être utilisés durant le procès. Le processus d’interrogatoire préalable peut prendre des mois, voire des années, selon la quantité de preuves à présenter.

À ce stade, votre avocat pourra vous donner des conseils sur la solidité de votre dossier. Il est également commun, à ce stade-ci, que les parties décident d’essayer de parvenir à un règlement par la médiation, plutôt que de se rendre jusque devant le tribunal.

Pendant le processus de médiation, vous et l’autre partie pourriez être tenus de signer une entente de non-divulgation. Cette entente s’applique seulement aux discussions pendant la médiation. Toute admission ou offre faite à ce moment-là ne peut pas être répétée lors d’une audience ultérieure ni faire l’objet de discussions publiques. Ce n’est pas une interdiction à long terme dans le cadre d’un règlement; c’est un outil pour créer une période de discussion ouverte pendant la médiation.

Ici, vous pourriez en arriver à un règlement. Votre avocat vous aidera à décider si vous l’acceptez ou non. Il ne peut pas vous dire quoi faire, mais il peut vous aider à comprendre vos options.

Si vous ne parvenez pas à un règlement, l’affaire passe au procès.

Au cours d’un procès, un juge supervise la salle d’audience. Il peut décider de l’affaire, ou vous ou le défendeur pouvez demander un procès devant jury. Vous devrez prouver chaque aspect de votre demande. Vous pouvez apporter des preuves—des témoins ou des documents—pour prouver chaque fait. Le harceleur ou l’employeur pourra également présenter ses propres preuves pour appuyer sa version des faits. Chaque partie peut contre-interroger les témoins que l’autre partie convoque. Le juge ou le jury entend toute la preuve et les arguments juridiques des avocats avant de prendre une décision.

Souvent, le juge entendra d’abord la preuve au sujet des faits et décidera si le harcèlement s’est produit ou non et, s’il décide que le harcèlement a eu lieu, il décidera combien d’argent vous recevrez. (C’est ce qu’on appelle accorder des dommages-intérêts.) Ça peut prendre des semaines, voire des mois, selon la complexité de l’affaire. Si le procès est entendu par un jury, la décision sera prise immédiatement.

Il y a des choses que le juge ou le jury ne peut pas faire. Ils ne peuvent pas ordonner à votre employeur de congédier le harceleur, de vous redonner votre emploi, de forcer le harceleur à présenter des excuses ou obliger votre employeur à mettre en œuvre des politiques précises. Si vous voulez ce genre de recours, un organisme des droits de la personne est un meilleur choix.

En quoi la Cour des petites créances diffère-t-elle du tribunal civil?

La Cour des petites créances est une façon un peu plus simple et rapide de régler légalement les petites poursuites. Le montant exact que vous pourriez recevoir de la Cour des petites créances varie d’une province à l’autre; le maximum varie entre 15 000 $ et 50 000 $. Si vous voulez demander des dommages-intérêts inférieurs à cette limite, vous pouvez intenter une poursuite pour petites créances. Le processus est un peu moins compliqué et vous pouvez soit vous représenter vous-même, soit, si vous vivez en Ontario, engager un parajuriste.

Étant donné qu’il y a des limites aux sommes d’argent accordées par la Cour des petites créances, ça signifie que vous ne risquez pas d’avoir à verser une somme d’argent aussi importante à l’autre partie si vous perdez votre cause. La Cour des petites créances n’accorde pas de somme d’argent pour le temps que vous passez à vous représenter vous-même—seulement pour le montant que vous payez à un avocat, et parfois aussi pour les frais du dépôt de votre demande.

Vous pourriez aussi avoir recours à la Cour des petites créances si vous obtenez une indemnité de la part d’un organisme des droits de la personne ou d’un comité du travail, mais que le harceleur n’a pas payé. Si le montant total est inférieur au plafond des petites créances dans votre province ou territoire, vous pouvez intenter une poursuite pour le forcer à payer. Avant de le faire, même dans le cas des petites créances, essayez d’envoyer d’abord une mise en demeure. Vous pouvez payer un avocat afin qu’il l’écrive pour vous—une heure ou deux d’aide juridique pour envoyer une mise en demeure pourrait être un bon investissement.

À quoi s’attendre à la fin

Recueillir l’argent

Si vous acceptez un règlement ou que vous gagnez au procès, ce sera à vous de recueillir l’argent.

Si vous arrivez à un règlement, c’est habituellement facile. Dans ce cas, l’autre partie a accepté de vous payer un certain montant, et habituellement, elle le fera assez rapidement.

Cependant, si vous gagnez au procès, il sera peut-être plus difficile de recueillir l’argent. Vous pouvez commencer par envoyer une mise en demeure pour rappeler le jugement à la partie. S’ils ne paient pas, vous pouvez retourner devant le tribunal et lui demander de les forcer à payer. Il s’agit d’un autre processus judiciaire qui prendra plus de temps et qui vous coûtera plus d’argent.

Confidentialité versus publicité 

Si vous parvenez à un règlement, l’autre partie insistera presque toujours pour que vous signiez une entente de non-divulgation. (À moins que vous viviez à l’Île-du-Prince-Édouard. En 2022, l’Île-du-Prince-Édouard est devenue la première administration au Canada à interdire les ententes de non-divulgation dans les cas d’inconduite sexuelle, de harcèlement et de discrimination, à moins que la personne touchée ne choisisse d’en signer une.)

Une entente de non-divulgation peut sembler être un détail sans importance, mais ce n’est pas le cas. C’est un accord juridique contraignant, et si vous la signez, vous serez obligé de respecter ce qu’elle dit. Si vous ne le faites pas, vous pourriez devoir rembourser l’argent que vous avez reçu dans le cadre du règlement, ou vous pourriez être poursuivi et forcé de payer encore plus d’argent.

Certaines personnes sont heureuses de signer une entente de non-divulgation parce qu’elles n’ont pas l’intention d’informer qui que ce soit de ce qui leur est arrivé de toute façon. D’autres préféreraient aller en procès plutôt que d’accepter un règlement qui exige une entente de non-divulgation.

Il n’est pas rare qu’une personne signe une entente de non-divulgation et qu’elle finisse par le regretter des années ou même des décennies plus tard.  

Parfois, les gens se rendent compte plus tard qu’ils doivent parler publiquement de leur expérience afin de la traiter et d’en guérir.

Ou ils apprennent que les circonstances dans lesquelles ils ont signé l’accord n’étaient pas exactement comme ils le pensaient à l’époque. Par exemple, beaucoup de gens signent une entente de non-divulgation en supposant que leur harcèlement était un incident isolé, mais certains découvrent plus tard que le harceleur harcelait en fait beaucoup de gens. Ils voudront peut-être parler pour soutenir d’autres personnes qui ont été harcelées, et regretteront d’avoir signé une entente qui dit qu’ils ne peuvent pas le faire. 

Vous pouvez lire des histoires de gens qui ont signé des ententes de confidentialité sur ce site Web qui se bat pour l’interdiction de ce genre d’entente au Canada.

Si vous êtes prêt à signer une entente de non-divulgation, c’est une bonne idée de penser à des gens avec qui vous pourriez vouloir discuter de votre cas—comme votre partenaire ou un autre membre de votre famille ou un ami, un thérapeute, un professionnel de la santé, la police ou toute autre autorité. Si c’est le cas, vous devriez vous assurer que votre avocat le sait, afin qu’il puisse s’assurer que l’entente de non-divulgation le permet. Vous devriez aussi vous assurer de savoir si ces gens ont le droit de le dire à d’autres personnes.

Si vous envisagez de signer une entente de non-divulgation, discutez-en d’abord en détail avec votre avocat. Il peut vous aider à comprendre les conditions et à décider si vous êtes prêt à les accepter, et il peut aussi négocier des changements.

Si votre affaire est portée devant les tribunaux, c’est plus simple. Une fois qu’une décision a été rendue, elle sera affichée sur des sites Web publics consultables. Le juge peut anonymiser la décision en utilisant seulement vos initiales plutôt que votre nom complet. Vous pourriez être en mesure de le faire si vous pouvez démontrer que vous souffririez de blessures psychologiques si vous étiez publiquement identifié.

Alors, est-ce que je devrais le faire?

Il n’y a pas qu’une seule bonne réponse.

Ça dépend des faits liés à votre cas. Ça dépend de qui est le harceleur et de qui est votre employeur. Ça dépend de l’effort et de l’argent que vous êtes prêt à dépenser. Tout dépend si vous pouvez ou non vous permettre de devenir l’ennemi du harceleur et de votre employeur. Ça dépend d’à quel point vous êtes susceptible de trouver l’expérience stressante et si le stress en vaut la peine.

C’est pourquoi nous vous encourageons fortement à consulter un avocat. L’avocat écoutera votre histoire et vous aidera à comprendre ce qui, dans vos circonstances particulières, est possible et réaliste.


Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous avez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ça ne remplace pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation particulière. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui peut vous aider.

La première chose que vous devez savoir, c’est qu’il est incroyablement courant que des gens qui se plaignent d’avoir été harcelés sexuellement soient punis pour l’avoir fait, à la fois par leur employeur et par leurs collègues. Si vous soupçonnez d’être puni parce que vous vous êtes plaint, vous avez presque certainement raison.

Parlons de pourquoi la punition se produit et à quoi elle ressemble.

Lorsque vous vous plaignez d’avoir été harcelé sexuellement, vous pouvez vous attendre à ce que les gens éprouvent de la pitié pour vous et veuillent vous aider. Mais, ce n’est pas ce qui arrive habituellement. Ce qui est plus commun, disent les chercheurs, c’est que vous finissez par être considéré comme responsable de la situation.

Ça se produit parce que les gens comprennent mal le problème. Le vrai problème, bien sûr, c’est le harcèlement, ce qui signifie que la personne responsable du problème est le harceleur. Mais quand une plainte pour harcèlement est déposée, les gens commencent à se comporter comme si le problème était en fait la plainte. Ce qui les amène à vous considérer comme responsable de la situation.

Pourquoi ça arrive?

  • Les superviseurs sont souvent mal à l’aise face aux plaintes de harcèlement sexuel, parce que les plaintes de harcèlement sexuel sont délicates sur le plan légal et… eh bien, malaisantes. Souvent, la personne à qui vous en parlez verra votre plainte comme un fardeau parce que cela signifie plus de travail pour elle, et c’est un travail qui est désagréable et difficile.
  • Parfois, votre employeur a peur de la personne qui vous a harcelé, ou est ami avec elle, ou pense que cette personne est plus utile dans le milieu de travail que vous l’êtes. Si c’est le cas, votre employeur pourrait vous en vouloir de vous être plaint.
  • Les gens (surtout les hommes) sympathisent souvent avec le harceleur et s’inquiètent de sa réputation ou de sa capacité à gagner sa vie. Ces gens peuvent penser que c’est irresponsable ou méchant de votre part de vous plaindre.
  • Le harceleur dira souvent que vous l’avez mal compris ou que vous faites tout un plat pour pas grand-chose. S’il n’y a pas de témoins (et il n’y en a habituellement pas), cela devient une situation difficile où c’est sa parole contre la vôtre. Il est courant que les gens au travail prennent parti et se disputent au sujet de ce qui s’est passé. Ça peut être très dérangeant, et on peut vous tenir responsable de ça.
  • Les gens peuvent décider que vous êtes une drama queen, un menteur ou que vous êtes frustré. C’est encore plus probable si vous êtes une personne racialisée, Autochtone, 2SLGBTQIA+, jeune, ou nouvelle dans le milieu de travail.
  • Il est assez courant que les plaintes de harcèlement obligent tout le monde à suivre une formation sur le harcèlement sexuel. Beaucoup de gens pensent que c’est une perte de temps et vous reprocheront ça.
  • Plus votre processus de plainte prend du temps (même si sa lenteur n’a rien à voir avec vous), plus il est probable que les gens décideront que vous êtes impossible à satisfaire.
  • Si vous souffrez, les gens se sentiront peut-être coupables de ne pas vous aider, ce qui pourrait faire en sorte qu’ils se mettent à ne pas vous aimer.

Alors, à quoi ressemble une punition dans la pratique?  

Même si vous ne savez pas ce qu’on dit de vous, même si vous ne savez pas qui dit quoi, vous pouvez sentir ce qui se dit dans la façon dont les gens réagissent par rapport à vous, vous parlent, s’adressent à vous, dans les regards à la dérobée, dans la façon dont ils vous laissent tomber, les invitations que vous ne recevez plus, dans la façon dont vous êtes exclu des textos, dans la façon dont ils cessent de faire référence à votre travail, dans la façon dont ils se détournent lorsque vous arrivez.

Sara Ahmed, Complaint!

Ça prend de nombreuses formes. Parfois, c’est très subtil, et parfois, ça ne l’est pas. Voici quelques façons courantes dont les gens sont punis:

  • Vous êtes moins souvent à l’horaire ou vous avez de moins bons quarts de travail.
  • Les gens cessent de vous faire des faveurs et de bien vous traiter.
  • Vous commencez à vous faire exclure socialement par vos collègues.
  • Les gens commencent à vous cacher l’information dont vous avez besoin pour faire votre travail.
  • Vous commencez à vous faire dire que c’est difficile de travailler avec vous.
  • Vous avez une mauvaise évaluation de rendement.
  • Vous êtes officiellement réprimandé ou congédié.

Que faire si vous êtes puni

Ça dépend de qui vous punit.

Punitions par votre boss

Si vous êtes puni par votre boss ou une personne en position d’autorité à votre travail, ça pourrait être considéré comme des représailles sur le plan légal.

 « Représailles » est un terme juridique utilisé pour décrire une action ou une menace visant à punir quelqu’un qui défend ses droits. Dans le cas du harcèlement sexuel, cela signifie que vous vous êtes plaint du harcèlement et que vous êtes puni à cause de votre plainte.

Si vous répondez oui à l’une de ces questions, vous pourriez faire l’objet de représailles:

  • Vos tâches ont-elles changé?
  • Est-ce que vos évaluations de rendement étaient généralement positives avant le harcèlement et sont maintenant généralement négatives?
  • Est-ce que votre salaire ou vos heures de travail ont diminué?
  • Avez-vous été rétrogradé?
  • Faites-vous l’objet de plus de mesures disciplinaires qu’avant votre plainte?
  • Est-ce que votre gestionnaire ou superviseur se comporte différemment avec vous?
  • Est-ce qu’on vous refuse des possibilités, comme une promotion ou une formation?
  • Est-ce qu’une personne en position d’autorité a fait des commentaires qui vous ont fait sentir qu’elle était fâchée par votre plainte?
  • Avez-vous fait l’objet de mesures disciplinaires ou été congédié en raison de votre plainte?

Au Canada, les représailles sont illégales. C’est pourquoi il est important de savoir si vous subissez des représailles ou juste une punition ordinaire. Si votre employeur vous congédie parce que vous êtes toujours en retard, il ne s’agit pas de représailles et la loi ne va pas vous protéger. Si un employeur vous congédie parce que vous vous êtes plaint de harcèlement sexuel, il s’agit de représailles. C’est illégal, et la loi est de votre côté.

Habituellement, il n’est pas difficile de prouver que les représailles ont eu lieu. Ce qui est difficile, c’est de prouver qu’elles ont eu lieu parce que vous vous êtes plaint. Si vous envisagez de faire valoir que vous subissez des représailles, c’est important de recueillir le plus de preuves et de documents possible établissant un lien entre la punition et votre plainte.  

Où signaler les représailles

Les organismes de protection des droits de la personne s’occupent des cas de représailles. Il en va de même des commissions des relations de travail et des tribunaux civils. Si vous êtes syndiqué et que vous avez déposé un grief, les représailles peuvent être ajoutées au grief et être traitées en même temps.

Si vous commencez à subir des représailles après avoir ouvert un dossier, ou même après que le cas a été tranché, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il est trop tard pour les inclure dans votre dossier. Parlez immédiatement à votre avocat, à votre représentant syndical ou au personnel du syndicat. Ils peuvent vous aider à ajouter des éléments de preuve au sujet des représailles afin que tout soit traité ensemble.

Si vous n’avez pas encore ouvert de dossier de harcèlement sexuel ou si vous avez parlé du harcèlement à votre employeur et que vous avez ensuite commencé à être puni, l’organisme de protection des droits de la personne est un bon point de départ.

Que pouvez-vous faire d’autre?

La plupart de ces démarches sont longues et coûteuses, et il n’y a aucune garantie de succès.

Punitions par vos collègues

Si vous êtes puni par vos collègues, ça pourrait ou non être considéré comme des représailles sur le plan légal. Si un boss ou une autre personne qui a de l’autorité sur vous a un certain contrôle sur la situation, ce sont des représailles. Si ce n’est pas le cas, ce ne sont pas des représailles.

Ça ne veut pas dire que le fait d’être puni par ses collègues ne cause pas de tort. Ça peut certainement causer du tort. Ça signifie juste que ce n’est pas considéré comme des représailles sur le plan légal, ce qui veut dire que votre employeur ne peut pas être tenu responsable.

Voici quelques façons courantes dont les collègues punissent les gens:

  • Ils vous excluent des rencontres sociales.
  • Ils refusent de vous parler.
  • Ils parlent de vous négativement aux autres.
  • Ils vous excluent des échanges de courriels ou de textos.
  • Ils ne vous aident pas à accomplir vos tâches, ou ils s’arrangent pour que vous n’arriviez pas à les faire.
  • Ils ne vous aident pas si vous êtes dans une situation dangereuse.
  • Ils vous jouent des tours méchants ou vous font des « blagues » offensantes à vos dépens.
  • Ils utilisent des insultes pour vous décrire.
  • Ils vous menacent ou vous intimident, verbalement ou physiquement.
  • Ils endommagent vos biens personnels.

Si c’est assez grave, votre milieu de travail pourrait être qualifié de « toxique ». C’est un terme juridique.

Il n’existe pas de définition juridique unique d’un milieu de travail toxique. Mais en général, on considère qu’il s’agit d’un milieu de travail où il y a tellement de harcèlement et d’abus qu’une personne raisonnable trouverait intolérable d’y travailler.

Il peut être difficile de déterminer si votre lieu de travail est toxique. Il y a beaucoup de mauvais lieux de travail, mais ils ne sont pas tous toxiques.

Ce n’est pas nécessairement un milieu de travail toxique si:

  • Les gens ne vous aiment pas.
  • Les gens ne sont pas gentils avec vous.
  • Les gens vous ignorent.
  • Les gens jouent beaucoup de tours et racontent des blagues vulgaires.
  • Les gens compliquent votre travail.

Mais il peut s’agir d’un lieu de travail toxique, surtout si:

  • On vous harcèle tout le temps.
  • Vous vous sentez en danger ou menacé.
  • Toute personne raisonnable trouverait ce qui vous arrive intolérable.
  • Votre employeur est au courant et ne fait rien pour y mettre fin.

Il y a une distinction importante entre un milieu de travail « toxique » et un milieu de travail « pourri ». Dans un milieu de travail toxique, vous êtes personnellement mal traité. Dans un milieu de travail pourri, le harcèlement sexuel ne touche pas seulement une ou deux personnes, mais crée un environnement pourri en sexualisant le milieu de travail pour tout le monde. Tout le monde est touché. Si vous tentez de prouver que vous subissez des représailles parce que vous vous êtes plaint d’avoir été harcelé sexuellement, vous pouvez montrer des preuves que votre lieu de travail est devenu toxique pour vous ou vous pouvez aussi montrer comment la situation a pourri le milieu de travail pour tout le monde. Ou les deux.

Si tout ça semble compliqué, c’est parce que ça l’est! C’est pourquoi nous vous conseillons de vous adresser à un avocat si vous le pouvez.

Comment et où obtenir de l’aide

Votre employeur a l’obligation légale de vous offrir un environnement sans harcèlement. Si votre milieu de travail devient toxique au point d’être intolérable, il y a des endroits où vous pouvez obtenir de l’aide.


Si vous lisez ceci, c’est que vous envisagez probablement de déposer un grief auprès de votre syndicat. Ce guide explique comment fonctionne la procédure de règlement des griefs, afin que vous puissiez décider s’il s’agit d’une voie que vous voulez emprunter.

Votre syndicat vous représente, vous et les autres membres, en négociant des choses comme de meilleures conditions de travail avec votre employeur, incluant le droit à un milieu de travail sans harcèlement. Son rôle consiste notamment à vous aider à protéger vos droits au travail. L’une des choses qu’il est censé faire, c’est de s’assurer que votre employeur prend des mesures pour vous protéger contre les travailleurs qui ont harcelé sexuellement des gens.

Ce que votre syndicat devrait faire pour vous

Idéalement, les syndicats sont là pour donner plus de pouvoir aux employés dans le milieu de travail. Vous devriez pouvoir vous adresser à votre syndicat pour obtenir de l’aide lorsque vous signalez un cas de harcèlement sexuel au travail. S’il est d’accord pour dire que le harcèlement a eu lieu ou pourrait avoir eu lieu, il devrait vous soutenir lors de votre plainte auprès de votre employeur.

Les syndicats ne vous soutiennent pas toujours, cependant. C’est parce que le travail de votre syndicat est de représenter à la fois vos intérêts et ceux de ses autres membres. Quand il s’agit de harcèlement sexuel, ces deux éléments peuvent entrer en conflit. Le syndicat est censé vous protéger, mais aussi défendre le harceleur. Par conséquent, même si votre syndicat devrait vous aider, vous trouverez peut-être qu’il n’est pas aussi utile que vous l’espériez.

Malheureusement, dans les cas où les membres d’un syndicat sont majoritairement des hommes, souvent avec une direction exclusivement masculine, on peut avoir tendance à se concentrer sur la représentation des intérêts d’un harceleur masculin au détriment d’une collègue faisant partie de la minorité au sein de l’unité de négociation.

Susan Hart, professeure agrégée, Faculté d’administration des affaires, Université Memorial.
« Women’s Rights and Labour Arbitration of Co-worker Sexual Harassment Cases in Canada. »

Le rôle principal du syndicat est de s’assurer que votre employeur respecte la loi et la convention collective lorsqu’il s’agit de traiter votre plainte correctement.

La convention collective couvre tous les aspects des relations de travail. Elle explique les droits et les obligations de votre employeur, du syndicat et des membres du syndicat. Votre convention collective est propre à votre syndicat et à votre employeur, et peut couvrir des choses comme les salaires, les heures de travail, les conditions de travail et les avantages sociaux. Les conventions collectives contiennent parfois des références précises au harcèlement et à la discrimination, mais la majorité n’en a pas. Si la vôtre en a, elle peut vous donner plus d’informations sur la façon dont votre plainte pour harcèlement sexuel sera traitée par votre syndicat et votre employeur.

Si vous n’avez pas de copie de la convention collective, elle devrait être disponible par le biais d’un représentant syndical ou peut-être en ligne sur le site Web du syndicat. Parfois, le syndicat et l’employeur ne s’entendent pas sur la façon dont la convention collective est rédigée, et il peut y avoir d’autres documents en ligne qui aideront à l’interpréter.

Peu importe ce que dit votre convention, votre employeur a l’obligation légale d’enquêter si vous signalez avoir été harcelé. S’il refuse ou si l’enquête n’est pas faite correctement, votre syndicat peut déposer un grief.

Attention

La loi dit que chaque employeur doit respecter les lois sur les droits de la personne et sur la santé et la sécurité, que la convention collective le dise ou non.

Comment parler à votre syndicat

C’est le travail de votre représentant syndical de vous aider à comprendre votre convention collective et vos droits en vertu de celle-ci. Cette personne, qu’on peut aussi appeler délégué syndical ou représentant de l’unité de négociation, est celle à qui vous pouvez demander de l’aide lorsque vous signalez un cas de harcèlement sexuel. En général, les discussions entre vous et le représentant syndical sont confidentielles. Il devrait être en mesure de vous donner des renseignements sur les options que vous offre la convention collective et sur ce que le syndicat peut faire pour vous aider.

Malheureusement, les gens qui ont vécu du harcèlement sexuel peuvent se sentir déconnectés de leurs représentants syndicaux et des autres membres du personnel du syndicat. De nombreux syndicats n’ont pas un personnel diversifié, surtout en ce qui concerne les postes de direction. Résultat: vous pourriez avoir l’impression que votre syndicat ne vous soutient pas.

Si vous ne vous sentez pas à l’aise de parler à votre représentant syndical, vous pouvez communiquer avec le bureau de votre syndicat pour voir si vous pouvez parler à quelqu’un d’autre. Par exemple, il peut y avoir un caucus de femmes, une division des droits de la personne ou un agent des relations de travail qui peut aider à régler des problèmes comme le harcèlement sexuel.

Avant de parler à votre représentant syndical, documentez tout.

Réfléchissez aux mesures de soutien et aux résultats que vous souhaitez obtenir afin d’expliquer clairement à votre représentant syndical ce que vous aimeriez voir se produire.

Comment votre syndicat peut-il vous aider?

Un bon syndicat peut vous aider de plusieurs façons:

  • trouver des témoins et les persuader de témoigner
  • fournir des preuves d’incidents antérieurs de harcèlement par le harceleur
  • vous protéger contre les représailles, tant de votre employeur que d’autres travailleurs qui pourraient être contrariés par le fait que vous vous êtes plaint d’un collègue
  • fournir un soutien moral

Attention

Le syndicat dépose le grief contre l’employeur en votre nom. Il ne s’agit pas d’une plainte contre le harceleur. Une fois qu’un grief est déposé, le syndicat peut vous demander votre opinion, mais c’est lui qui décide s’il veut régler le grief, le retirer ou le modifier.

Qu’arrive-t-il si je ne veux pas déposer un grief?

Vous ne voulez peut-être pas que votre syndicat dépose un grief. Toutefois, si vous êtes un travailleur syndiqué, vous avez peu d’options juridiques en dehors de la procédure de grief lorsqu’il s’agit de déposer une plainte pour harcèlement sexuel. Dépendamment de la situation, votre syndicat pourrait être en mesure de vous aider avec une ou plusieurs demandes pour d’autres soutiens et recours juridiques, incluant une demande d’indemnisation pour accidents du travail.

D’autres options, comme présenter une demande à un organisme de défense des droits de la personne, peuvent être possibles ou pas. Le fait d’être un travailleur syndiqué fait en sorte qu’il est impossible de poursuivre votre employeur devant un tribunal civil. Les problèmes en milieu de travail doivent passer par le processus indiqué dans la convention collective et ne peuvent être réglés devant les tribunaux.

Qu’arrive-t-il si mon syndicat ne m’aide pas?

Votre syndicat a la responsabilité légale de vous représenter équitablement lorsqu’il s’agit de problèmes dans votre milieu de travail. Il est également censé vous traiter d’une façon qui n’est pas discriminatoire en vertu des lois sur les droits de la personne. En général, votre syndicat vous doit ce qu’on appelle un devoir de représentation équitable. Cela signifie qu’il n’est pas censé vous traiter, ou traiter votre cas de harcèlement sexuel, d’une manière arbitraire, discriminatoire ou de mauvaise foi.

Chaque mot a une définition juridique.

Un comportement « arbitraire » est un comportement « indifférent, peu fiable, invraisemblable ou déraisonnable ». Les syndicats eux-mêmes ne sont pas responsables d’enquêter sur une plainte; c’est le travail de l’employeur. Mais un syndicat doit faire enquête et déposer un grief si votre employeur n’examine pas une plainte pour harcèlement ou une autre violation d’une politique ou d’un programme de harcèlement en milieu de travail. Si votre syndicat rencontre votre employeur et croit sa version des faits et laisse tomber le grief sans vous donner la chance de répondre aux déclarations de votre employeur, ce serait une décision arbitraire.

Un comportement « discriminatoire » implique que vous êtes victime de discrimination à cause de raisons comme votre race, votre sexe, votre genre ou votre orientation sexuelle. Par exemple, ce serait discriminatoire si votre syndicat refusait de déposer un grief parce que vous êtes trans. Ou si votre syndicat traitait différemment deux plaintes de harcèlement sexuel semblables en fonction de la race des personnes en cause, ce serait aussi discriminatoire.

Les actes de « mauvaise foi » sont motivés par la malice, la mauvaise volonté, la malhonnêteté et d’autres types de motivations inappropriées. Si vous et votre délégué syndical avez une mauvaise relation et qu’il ne répond pas à votre plainte à cause de cela, c’est de la mauvaise foi.

Ce qui est compliqué ici, c’est que, souvent, le harceleur est un collègue, alors le syndicat a les mêmes devoirs envers cette personne. Tout au long du processus, le syndicat doit prendre des mesures pour s’assurer qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts pendant qu’il représente à la fois vous et le harceleur. Voici ce que ça signifie:

  • Le personnel syndical qui vous aide ne devrait pas avoir de lien personnel avec la personne qui vous harcèle.
  • Le même employé syndical ne devrait pas vous aider, vous et le harceleur.
  • Les renseignements que vous donnez au syndicat ne devraient pas être communiqués au personnel qui aide le harceleur, ou vice versa.
  • Le syndicat ne peut pas refuser d’écouter vos problèmes liés à l’enquête en milieu de travail de votre employeur ou refuser de vous aider s’il y a des représailles contre vous.

Mais ce double devoir de représentation équitable peut être une mauvaise nouvelle pour vous parce que la direction des syndicats a toujours tendance à être dominée par des hommes, et il est bien documenté que les intérêts des membres masculins l’emportent souvent sur ceux des femmes lorsqu’il s’agit de déterminer le bien-être de qui sera privilégié.

Les syndicats ont une réputation assez mitigée en matière de lutte contre le harcèlement sexuel, surtout dans les cas de harcèlement de la part des syndiqués. Les réponses syndicales au harcèlement sexuel ont été façonnées par leur position sur les marchés du travail qui demeurent fortement divisés selon le genre et la race, les syndicats à prédominance masculine jouant un rôle passif vis-à-vis des cibles féminines du harcèlement sexuel et se rangeant trop souvent du côté des harceleurs masculins.

Ana Avendaño, vice-présidente pour la mobilisation des travailleurs, United Way Worldwide.
« Sexual Harassment in the Workplace: Where Were the Unions? »

Si vous croyez que vous avez un cas de manquement au devoir de représentation équitable contre votre syndicat, un organisme provincial de relations de travail pourrait vous aider ou vous pourriez avoir à embaucher un avocat. Vous pourriez être en mesure de présenter une demande contre votre syndicat devant un tribunal des droits de la personne.

Lisez sur la procédure de règlement des griefs.

La procédure de règlement des griefs

Le dépôt d’un grief est normalement la première étape de la procédure officielle de règlement des griefs. Votre convention collective pourrait contenir plus de renseignements sur ce à quoi vous pouvez vous attendre. Nous vous suggérons de vérifier ce que dit la convention sur la façon dont le processus de votre syndicat fonctionne.

Le harceleur ne peut pas être tenu directement responsable du harcèlement dans le cadre du processus de grief. Cela signifie que votre syndicat ne peut pas obliger votre employeur à imposer des mesures disciplinaires au harceleur ou à le congédier. Votre syndicat peut toutefois demander à l’employeur de mener une enquête adéquate sur votre plainte pour harcèlement sexuel. Le harceleur pourrait faire l’objet de mesures disciplinaires ou être congédié en fonction des conclusions de cette enquête.

Votre syndicat ne peut pas vous forcer à participer à la procédure de règlement des griefs. Mais il peut refuser de traiter votre grief si vous ne participez pas.

Qui est qui

Parties

Chaque camp est appelé une partie. Votre syndicat et votre employeur sont les parties dans le processus d’arbitrage.

Plaignant

Vous êtes le plaignant ou l’employé que le syndicat représente.

Médiateur

Le travail du médiateur est d’essayer d’aider votre syndicat et votre employeur à parvenir à une entente, bien que votre syndicat vous consultera et tiendra compte du résultat que vous attendez du processus.

Arbitre

 L’arbitre est celui qui prend la décision finale. Il s’agit d’une tierce partie neutre chargée d’écouter les arguments juridiques et les preuves du syndicat et de l’employeur à l’étape de l’arbitrage. Pendant l’audience, l’arbitre peut poser des questions au représentant syndical et prendre des notes. Il examinera toutes les preuves, les lois, la jurisprudence et les arguments présentés par les deux camps présents.

Résultats possibles

L’arbitre peut ordonner des compensations telles que:

  • une modification de votre lieu de travail ou de votre horaire de travail
  • un horaire de travail flexible ou une modification de votre charge de travail. Il peut s’agir de vous permettre d’aller à des rendez-vous médicaux ou juridiques, de prendre du temps pour vous ou un congé temporaire. Vous pourriez également bénéficier d’une sécurité accrue au travail, comme un gardien de sécurité qui vous conduirait à votre voiture
  • des excuses de votre employeur
  • certaines mesures prises par votre employeur, comme l’obligation de suivre une formation sur la compréhension et la prévention du harcèlement sexuel et l’apprentissage de l’équité et de la lutte contre l’oppression en milieu de travail
  • une enquête appropriée sur votre plainte de harcèlement sexuel au travail, qui pourrait comprendre une entrevue avec vous, le harceleur et tout témoin
  • une politique en milieu de travail révisée qui empêchera que des pratiques discriminatoires identiques ou similaires ne se reproduisent à l’avenir

La procédure de règlement des griefs étape par étape

Le processus de dépôt d’un grief est différent d’un syndicat à l’autre. Habituellement, il commence avec vous qui remplissez les formulaires de grief de votre syndicat et les soumettez au représentant syndical responsable de la réception des griefs. Vous voudrez lire votre convention collective et parler à votre représentant syndical pour déterminer quelles mesures exactement vous devez prendre et connaître les dates limites importantes.

Ce qui se passe après le dépôt d’un grief

Une fois le grief déposé, votre employeur l’examinera et tentera d’obtenir plus de renseignements sur les faits liés à la plainte. Il peut s’agir d’un processus informel ou officiel. Si le problème est que l’employeur a omis d’enquêter sur une plainte de harcèlement sexuel, le dépôt d’un grief pourrait l’inciter à mener une enquête. Si la plainte est que l’enquête qu’il a menée était déraisonnable, insuffisante ou est arrivée à la mauvaise conclusion, il pourrait parler aux personnes qui ont mené l’enquête. Ça, c’est parce que, s’il ne fait pas une enquête approfondie, n’importe quelle décision qu’il prend par la suite peut être jugée injuste si elle est contestée par le syndicat lors de l’arbitrage. Pendant son enquête, il pourrait vous rencontrer et vous poser des questions. Sinon, il pourrait poser des questions directement au syndicat.

Habituellement, les employeurs sont tenus de « répondre » au grief en indiquant s’ils l’acceptent ou le refusent. S’ils refusent, ça veut dire qu’ils affirment que ça ne va pas à l’encontre de la convention collective. L’acceptation signifie qu’ils reconnaissent qu’ils n’ont pas respecté leurs obligations envers vous et qu’ils fourniront la réparation demandée par le syndicat. Une fois la réponse de l’employeur reçue, ça pourrait prendre des semaines, voire des mois, avant que votre grief soit traité, dépendamment de la taille de votre lieu de travail et de votre syndicat.

Idéalement, le grief est réglé à cette étape. S’il n’y a pas d’entente, le grief peut être renvoyé à l’arbitrage, à la médiation ou à un autre type de règlement des différends autorisé par votre convention collective.

Combien de temps dure la procédure de règlement des griefs?

La durée de la procédure de règlement des griefs peut varier. En général, cela peut prendre des semaines. Bien qu’il soit très peu probable que vous vous retrouviez en arbitrage, ce processus pourrait prendre des mois ou plus. Votre convention collective peut fournir les échéanciers prévus. C’est à votre syndicat de décider comment il veut procéder, incluant s’il veut faire de la médiation. Votre syndicat vous consultera et tiendra compte de vos opinions, mais il décidera quels témoins seront entendus, quelles preuves seront présentées et quelles positions juridiques seront défendues si le processus en arrive à cette étape.

Le dépôt d’un grief ne devrait rien vous coûter. Si un grief est complexe, votre syndicat pourrait payer un avocat pour le gérer.

Médiation

Votre convention collective peut indiquer si votre grief peut être renvoyé à la médiation. La médiation de grief est un moyen confidentiel et informel pour le syndicat et l’employeur d’essayer de résoudre votre problème. Le médiateur écoutera le syndicat et l’employeur et tentera de trouver une entente qui convient aux deux parties. Cela s’appelle un règlement.

À moins d’indication contraire dans votre convention collective, la médiation est volontaire – ni votre syndicat ni votre employeur n’est obligé d’y participer ou d’accepter un règlement proposé à la suite de la médiation. Toutefois, il est extrêmement rare que des cas de harcèlement sexuel se rendent en arbitrage.

Votre syndicat et votre employeur sont les parties à la médiation. Vous n’êtes pas partie à la médiation et il n’y a pas de témoins.

Le médiateur ne prend pas la décision finale. Il essaie plutôt de trouver une entente qui convient à la fois à votre syndicat et à votre employeur.

Entente

Vous pourriez être insatisfait de l’entente finale. Malheureusement, la plupart des ententes de règlement contiennent une clause qui dit que ce sera la seule décision et que vous ne ferez pas de revendications juridiques basées sur les mêmes faits devant une autre instance juridique, comme un tribunal des droits de la personne. Si vous ne croyez pas que votre syndicat a respecté la loi en traitant votre cas, dépendamment de votre situation, vous pourriez être en mesure de présenter une demande de représentation équitable ou de déposer une plainte en matière de droits de la personne contre le syndicat.

Les ententes par médiation sont habituellement confidentielles et il n’y a pas d’audience publique ni de déclaration d’actes répréhensibles. Toute entente sera conclue entre votre syndicat et votre employeur. Votre syndicat pourrait signer une entente de non-divulgation. Les ententes de non-divulgation sont la norme dans les ententes de règlement. S’il y a une clause de confidentialité dans l’entente ou si votre syndicat signe une entente de non-divulgation, elle ne s’appliquera pas à vous à moins que vous n’acceptiez aussi de signer.

Votre employeur et votre syndicat pourraient vous dire que vous devez approuver les conditions de l’entente. Techniquement, vous n’êtes pas obligé de le faire, mais vous n’obtiendrez pas les avantages qui sont inclus dans l’entente à moins de le faire. De plus, si vous ne les approuvez pas, votre employeur pourrait refuser de régler votre grief. Même chose pour votre syndicat.

Votre syndicat garde un œil sur l’entente. Il veut s’assurer que l’employeur respecte l’entente et que le lieu de travail est maintenant plus sûr pour vous et pour les autres membres du syndicat. Si l’une ou l’autre des conditions de règlement n’est pas respectée, vous pouvez le signaler à votre représentant syndical.

Règlement des griefs par voie d’arbitrage

En théorie, votre cas pourrait être soumis à un règlement des griefs par voie d’arbitrage, mais il est très peu probable que cela se produise. La grande majorité des cas qui aboutissent à l’arbitrage concernent des harceleurs qui ont été suspendus, congédiés ou autrement sanctionnés par des employeurs. L’employeur est donc la partie qui défend les droits de la personne touchée, tandis que le syndicat soutient le harceleur, à qui il doit une représentation équitable, dans un environnement hautement conflictuel. Plus de la moitié du temps, le harceleur gagne.

Dans le peu de cas d’arbitrage de griefs où la personne harcelée sexuellement est la plaignante, son syndicat représente également le harceleur. Les personnes qui ont été harcelées trouvent généralement la situation extrêmement stressante, car elles sont remises en question de manière agressive et leur intégrité est mise en doute.


Un plan pour assurer votre sécurité peut sembler inutile. Mais ça peut vraiment aider. Ça peut être difficile de penser clairement lorsque quelqu’un vous harcèle, alors c’est important de réfléchir à ce que vous ferez à l’avance. Même si votre plan semble vraiment simple et évident, il vous aidera à vous préparer afin de bien réagir.

Un plan de sécurité peut être essentiellement tout ce dont vous pensez avoir besoin. Il pourrait s’agir d’un document imprimé de 42 pages que vous transportez avec vous. Ou cela pourrait être juste quelques mesures que vous prenez maintenant afin de vous préparer – par exemple en parlant à quelques personnes et en ajoutant certains numéros dans votre téléphone.

Conseil

Si vous voulez de l’aide pour préparer votre plan, appelez n’importe quel centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle. Vous pouvez les trouver ici

Conseil

Si votre situation au travail change d’une façon qui affecte votre plan, n’oubliez pas de le mettre à jour.

Éléments à considérer pour votre plan

  • Les coordonnées des personnes que vous pourriez avoir besoin de joindre rapidement, comme un boss ou un superviseur, les RH, la sécurité de l’immeuble, la police locale, les services de taxi ou un ami qui habite proche. Assurez-vous que tous ces renseignements sont dans votre téléphone.
  • Les coordonnées d’une personne qui peut vous déposer ou venir vous chercher, afin que vous n’ayez pas à arriver au travail ou à le quitter seul.
  • Les noms de personnes au travail en qui vous avez confiance, avec qui vous pouvez parler de ce qui se passe.
  • Une liste des tâches que vous vous sentez en sécurité d’accomplir afin que vous puissiez vous porter volontaire pour les faire lorsque vous ne vous sentez pas en sécurité. Aussi, une liste de tâches que vous ne vous sentez pas en sécurité d’accomplir. Par exemple, vous pourriez ne pas être à l’aise de sortir les poubelles ou d’être seul. Si on vous demande de faire quelque chose que vous ne vous sentez pas en sécurité de faire, vous pouvez être prêt à suggérer une solution de rechange qui vous semble sûre.
  • Le nom du harceleur et à quoi il ressemble, au cas où vous auriez besoin de le dire à la sécurité, à un ami ou à la police. Si vous avez son numéro de téléphone, mettez-le dans vos contacts afin de savoir que c’est cette personne si elle vous texte ou vous appelle.
  • À quoi ressemble le véhicule du harceleur pour que vous puissiez savoir s’il vous suit jusqu’à la maison. Notez la marque, le modèle, la couleur et le numéro de la plaque d’immatriculation.
  • Les entrées et les sorties les plus sécuritaires de votre lieu de travail. Apprenez comment ouvrir les fenêtres pour pouvoir crier à l’aide ou vous enfuir.
  • Un plan pour ce que vous ferez si le comportement du harceleur empire. Vous pourriez décider de quitter votre emploi, d’appeler la police ou de parler à votre employeur.

Autres mesures que vous pouvez envisager pour assurer votre sécurité

  • Envisager de parler directement avec le harceleur.
  • Essayer de parler à votre employeur.
  • Voyez si vous pouvez changer vos heures de travail pour ne pas travailler en même temps que le harceleur ou être seul avec lui.
  • Évitez de socialiser avec le harceleur, surtout si vous êtes seul et surtout s’il y a de l’alcool d’impliqué.
  • Cherchez des applications de sécurité personnelle dans la boutique d’applications de votre téléphone. Elles offrent une gamme de fonctions pour vous aider à rester en sécurité, comme de faux appels que vous pouvez planifier pour vous sortir de situations inconfortables, ou des boutons de panique qui envoient votre emplacement à des amis.
  • Confiez-vous à des collègues en qui vous avez confiance afin qu’ils sachent ce qui se passe et qu’ils puissent vous aider, par exemple en distrayant le harceleur ou en le faisant taire.
  • Établissez des mots de code avec des amis au travail qu’ils peuvent utiliser pour vous avertir si le harceleur s’approche ou que vous pouvez utiliser pour leur dire que vous avez besoin d’aide.
  • Liez-vous d’amitié avec les agents de sécurité au travail. Apprenez leurs noms et assurez-vous qu’ils connaissent le vôtre.
  • Voyez si vous pouvez changer de place à votre lieu de travail—par exemple, pour être plus loin du harceleur ou des toilettes des hommes. Ou, rapprochez-vous des aires communes afin d’être moins susceptible d’être seul.
  • Tenez un journal sur les comportements du harceleur. Notez tout ce qui se passe de négatif. Indiquez les dates, les heures et le nom des collègues qui étaient présents.
  • Demandez à votre boss d’installer des caméras de sécurité et d’informer tout le monde au travail qu’elles sont là. C’est mieux que le harceleur sache qu’il va se faire prendre et qu’il ne vous harcèle pas du tout plutôt qu’il se fasse prendre en train de vous harceler.
  • Gardez votre téléphone avec vous et gardez-le chargé. Si la réception est terrible, demandez un walkie-talkie qui vous mettra en contact avec une personne en service.
  • Notez où se trouve la sortie la plus proche lorsque vous entrez dans un lieu.
  • Vérifiez les toilettes et les ascenseurs avant d’y entrer.
  • Demandez à un gardien de sécurité de vous conduire à votre voiture ou à l’arrêt d’autobus.
  • Si vous conduisez, gardez les portes de votre voiture verrouillées. Lorsque vous arrivez à votre voiture, n’ouvrez que la porte du conducteur.
  • Stationnez-vous dans des endroits bien éclairés près des entrées sécuritaires.
  • Soyez conscient de l’état de votre santé mentale et prenez des mesures pour rester en santé. Voir 20 ways to take care of your mental health (Change to French Title).
  • Bâtissez un réseau de soutien solide. Même si vous avez déjà un bon groupe d’amis et de la famille, ça peut vraiment aider de demander le soutien de professionnels et d’autres personnes qui ont vécu du harcèlement.

Attention

Si vous sentez qu’il n’est pas sécuritaire d’essayer de parler à votre harceleur, ne le faites pas. Faites confiance à votre instinct.

La première chose à savoir, c’est que vous n’êtes pas obligé de le faire.

Nous vous disons cela parce que parler directement avec le harceleur est quelque chose que beaucoup de personnes se sentent obligées de faire. Leur employeur peut mettre de la pression pour qu’elles le fassent. Elles peuvent se sentir lâches si elles ne le font pas. Elles peuvent avoir l’impression que la façon juste de gérer la situation est d’avertir le harceleur et de lui donner une chance de changer.

Mais ça suppose que la personne vous harcèle par accident, parce qu’elle est mêlée ou inconsciente. Ce n’est habituellement pas le cas.

En réalité, la plupart des harceleurs agissent de façon délibérée. Ils se foutent du fait que le harcèlement vous dérange ou ils essaient vraiment de vous déranger. Cela signifie qu’ils n’arrêteront probablement pas juste parce que vous leur demandez.

Vous pourriez tout de même vouloir essayer.

Dans ce cas, votre but devrait être d’indiquer clairement que le comportement du harceleur est surprenant et qu’il n’est pas le bienvenu.

  • C’est correct si la conversation est tendue.
  • Vous n’avez pas à convaincre le harceleur que son comportement est inacceptable.
  • Vous n’avez pas à être d’accord avec lui sur quoi que ce soit.
  • Vous n’avez pas à devenir amis.

Voici quelques phrases qui pourraient vous aider à discuter avec votre harceleur

Ouin, faire des câlins, c’est vraiment pas mon genre.

Wow, c’est une question vraiment personnelle, ça!

Hé là, cette blague est assez déplacée.

Si la personne s’arrête immédiatement, ou mieux encore si elle s’excuse, alors tant mieux, votre problème pourrait être réglé.

Si le problème persiste, vous pourriez essayer de lui parler plus directement. Un peu comme ceci:

Tu parles beaucoup de mon apparence et ça me rend mal à l’aise. J’aimerais que tu arrêtes.

Il y a beaucoup de discussions à caractère sexuel ici, et ce n’est vraiment pas mon genre. J’apprécierais beaucoup que vous réduisiez ça et de beaucoup.

Plus vous serez précis, mieux ce sera.

Je trouve ça étrange quand tu me donnes des conseils sur comment être plus féminine. Je suis heureuse de parler d’autres choses, mais j’aimerais qu’on laisse tomber ce sujet-là en particulier.

Lorsque tu me touches, ça me dérange vraiment. J’ai besoin que ça arrête. Je ne veux pas que les gens au travail me touchent de cette façon.

Je comprends que je suis probablement la première personne trans avec qui tu travailles. Mais j’ai besoin que tu arrêtes de me poser des questions à ce sujet. Ce n’est pas ma job de parler de ces choses-là avec toi.

Les gars, vous faites beaucoup de blagues à propos du fait que je suis une femme. Je sens de l’agressivité, comme si vous disiez que les femmes n’ont pas leur place ici. J’aimerais beaucoup que vous arrêtiez.


Commencez par déterminer si vous avez une entente avec votre employeur qui vous donne plus que le minimum légal pour les congés.  

  • Si vous n’êtes pas syndiqué, vous avez peut-être signé un contrat de travail lorsque vous avez été embauché.
  • Si vous êtes syndiqué, le contrat est votre convention collective et vous devriez pouvoir en obtenir une copie auprès de votre syndicat ou la trouver sur son site Web.

S’il y a une entente, voyez ce qu’elle dit au sujet des congés. Vous cherchez des expressions comme « congé de maladie » et « congé pour cause de stress ».

Si vous ne trouvez rien qui indique que vous avez droit à plus que le minimum légal, la prochaine étape est de déterminer quel est le minimum légal pour vous.

  • En vertu du droit du travail de la Colombie-Britannique, la plupart des travailleurs ont droit à cinq jours de congé de maladie payés par année.
  • En vertu du droit du travail du Québec, la plupart des travailleurs ont droit à deux jours de congé de maladie payés par année.
  • En vertu du droit du travail de l’Île-du-Prince-Édouard, la plupart des travailleurs ont droit à un jour de congé de maladie payé par année.
  • En vertu du Code canadien du travail, les employés des industries sous réglementation fédérale (nav) ont droit à trois jours de congé de maladie payés par année.
  • La plupart des travailleurs du pays ont droit, selon la loi, à entre trois et 12 jours de congé de maladie non payés par année, dépendamment d’où ils se trouvent et depuis combien de temps ils travaillent pour leur employeur.
  • Rien de tout ça ne s’applique aux personnes qui ne sont pas légalement considérées comme des employés, comme les travailleurs autonomes, les travailleurs migrants et les travailleurs de l’économie à la demande. Ils n’ont droit à rien.

Vous devriez également vérifier si votre emploi vous fournit une forme quelconque d’assurance invalidité. Selon une étude du gouvernement faite en 2018, environ 42 % des employés canadiens ont une assurance invalidité. Mais les employeurs ne sont pas obligés sur le plan légal d’en fournir une, alors le vôtre pourrait le faire ou pas.

Vous devriez être capable d’obtenir des renseignements sur vos avantages sociaux auprès des RH, du syndicat ou de votre boss. Vous n’avez pas besoin de dire pourquoi vous le demandez; c’est normal que les travailleurs veuillent savoir ça.

Décider quoi faire

Maintenant que vous savez à quoi vous avez droit, vous pouvez décider si cela répond à vos besoins.

Si ce n’est pas le cas, votre employeur pourrait être prêt à travailler avec vous pour vous accorder un congé non payé.

Sinon, il y a d’autres façons de demander un congé payé ou non payé. Mais nous devons vous avertir: ces autres façons vont toutes demander beaucoup de travail. Elles prennent beaucoup de temps à aboutir. Et vous pourriez recevoir un refus. C’est le risque .

Maintenant, entrons dans les détails.

  • Vous pouvez habituellement prendre des congés de maladie à tout moment, à condition d’en informer votre boss à l’avance.
  • Vous ne pouvez pas être congédié, pénalisé ou menacé pour avoir pris ou prévu de prendre un congé de maladie.
  • Votre employeur pourrait exiger un papier du médecin.
  • Les maximums pour les congés de maladie ou pour cause de stress sont assez courts—le maximum moyen est d’environ six jours par année.
  • Si vous avez accès à une assurance invalidité de courte durée, elle dure généralement jusqu’à six mois et paie une partie de votre salaire. Le montant dépend du type de politique que votre employeur a. Pour être admissible, vous aurez besoin d’une déclaration d’un médecin indiquant que vous êtes incapable de retourner au travail. L’accès à l’assurance invalidité de courte durée est long et difficile, et votre demande pourrait être refusée.
  • L’assurance invalidité de longue durée prend la relève après six mois et paie généralement de 60 % à 70 % de votre ancien salaire. Cette assurance peut s’étendre jusqu’à l’âge de la retraite, mais seulement si vous êtes incapable de travailler, et ce, peu importe l’emploi. L’accès à l’assurance invalidité de longue durée exigera de nombreux documents médicaux et, encore une fois, votre demande pourrait être refusée.
  • Si vous n’avez pas accès à des assurances invalidité de courte ou de longue durée, vous pourriez envisager de demander des prestations de maladie de l’assurance-emploi, qui vous fournissent jusqu’à 15 semaines de revenu. Pour être admissible, vous devez avoir cotisé à l’assurance-emploi et avoir travaillé 600 heures au cours des 52 dernières semaines. En 2022, les prestations de maladie de l’assurance-emploi payaient 55 % des revenus, jusqu’à un maximum de 638 $ par semaine. Vous aurez besoin d’une preuve médicale indiquant que vous ne pouvez pas travailler, et votre demande pourrait être refusée.

Les réseaux de murmures (whisper networks) peuvent vous aider à vous protéger au travail. Ici, nous vous expliquerons ce que sont les réseaux de murmures, comment ils fonctionnent, leurs principaux désavantages, et les façons de vous en servir pour vous protéger.

Commençons par définir ce qu’est un « réseau de murmures ».

L’expression « réseau de murmures » est utilisée pour décrire les situations où des personnes s’avertissent les unes les autres de façon discrète et en privé au sujet d’autres personnes qui sont dangereuses.

Le réseau de murmures diffère du signalement et de la plainte puisque c’est une méthode qui évite délibérément les personnes en position d’autorité.

Rien ne vous empêche de murmurer au sujet d’une personne et de la signaler, ou vous pouvez commencer par murmurer avant de signaler la personne plus tard, ou vous pouvez seulement faire l’un ou l’autre. Ce sont des choses complètement différentes.

Comment fonctionnent les réseaux de murmures

Les réseaux de murmures existent depuis toujours. Voici comment ils fonctionnent.

Une personne est harcelée. Elle en parle à un ou des amis. Ces amis en parlent à d’autres personnes. Progressivement, la réputation du harceleur se répand et les gens apprennent à l’éviter.

Certains réseaux de murmures tournent autour d’un seul milieu de travail. Les avertissements s’y font habituellement verbalement.

D’autres réseaux concernent une entière industrie. Les avertissements pourraient alors se faire électroniquement. Voici quelques exemples de réseaux de murmures numériques:

  • Au Royaume-Uni, les femmes travaillant au parlement ou dans son orbite avaient créé un groupe de discussion servant à lancer des avertissements au sujet des politiciens et des autres employés parlementaires qui les avaient harcelées.
  • Aux États-Unis, des femmes travaillant dans le domaine du journalisme avaient créé une feuille de calcul Google intitulée « Shitty Media Men » (hommes médiatiques merdiques), où elles échangeaient des histoires sur les hommes travaillant dans les médias qui les avaient harcelées. 
  • Les travailleuses du sexe recueillent et publient des rapports sur les « mauvais rendez-vous » depuis des décennies pour s’avertir les unes et les autres au sujet de clients violents ou dangereux. À l’origine, ces rapports étaient imprimés, mais aujourd’hui, ils sont habituellement publiés en ligne ou échangés par courriel.

Les trois grands problèmes des réseaux de murmures

Le premier problème, c’est que les réseaux de murmures ne joignent pas tout le monde. Pour avertir une personne, il faut d’abord lui faire au moins un peu confiance. (Sans quoi, elle pourrait vous dénoncer au harceleur ou à vos boss, et ça pourrait vous mettre dans le trouble.) Ça signifie que les gens ont tendance à murmurer seulement avec les personnes qu’ils connaissent et en qui ils ont confiance.

Les personnes qui ne sont pas socialement connectées sont donc les moins susceptibles d’être averties. C’est un problème puisqu’elles sont aussi les personnes les plus à risque d’être harcelées.

Les personnes à l’écart des réseaux de murmures ont tendance:

  • à faire nouvellement partie du milieu de travail
  • à faire nouvellement partie de l’industrie
  • à être plus jeunes que le reste de leurs pairs
  • à être racialisées, handicapées, ou à faire partie de la communauté 2SLGBTQIA+
  • à être neurodivergentes, surtout lorsqu’elles sont atteintes d’autisme
  • à ne pas être très connectées socialement
  • à ne pas parler couramment la langue de travail majoritaire

Le deuxième problème, c’est que les réseaux de murmures ne font rien pour forcer le harceleur à arrêter de harceler les gens. Ils permettent à certaines personnes d’éviter le harcèlement. Mais ils n’empêchent pas le harceleur d’essayer de harceler les gens, et ils ne font rien pour punir le harceleur ou le retirer du milieu de travail.

À cause de ça, beaucoup de gens critiquent les réseaux de murmures. Mais ce n’est pas notre cas. Stopper un harceleur, ce n’est pas à ça que servent les réseaux de murmures. Ils servent simplement à avertir les gens. Ça n’empêche personne de signaler le harceleur ou de prendre d’autres mesures.

Le troisième problème des réseaux de murmures, c’est qu’ils peuvent vous causer des problèmes sur le plan judiciaire. Ça risque moins d’arriver avec un réseau verbal, et ça risque plus d’arriver avec les réseaux qui laissent des traces écrites, comme les messages textes ou les publications sur les médias sociaux.

Si vous dites qu’une personne est un harceleur ou qu’elle a fait une chose horrible, c’est possible que cette personne vous poursuive pour diffamation. « Diffamation » est un terme juridique. Il décrit les situations où une personne dit publiquement des faussetés qui viennent entacher la réputation d’une autre personne. Il peut s’agir d’un message publié, ce que l’on appelle souvent un « libelle », ou de paroles prononcées, ce que l’on appelle des « propos diffamatoires » dans certaines régions du pays.

Se faire poursuivre pour diffamation n’arrive pas souvent, mais ça arrive. Les poursuites pour diffamation deviennent de plus en plus communes parce qu’il y a maintenant plus de chances qu’il y ait des traces numériques de ce qu’on dit et de ce qu’on partage.

Nous ne discuterons pas en détail de la diffamation ici. L’article Comment décider de dévoiler publiquement le harcèlement ou non vous en dira plus.

Comment utiliser les réseaux de murmures pour vous protéger et protéger les autres

Voici cinq conseils pour permettre à votre réseau de murmures de fonctionner aussi bien que possible.

Reconnaissez un avertissement lorsque vous en recevez un

Les avertissements sont parfois directs, comme celui-ci:

« Jacob est un prédateur sexuel. Les gens se plaignent de lui depuis des années, mais personne ne l’arrête. »

Mais il arrive beaucoup plus souvent qu’ils soient indirects, comme ceci:

« As-tu rencontré Ryan? Tu devrais te préparer. C’est un homme très amical. »

Ou celle-ci:

« J’aime bien Dave. Mais je reste loin de lui lorsqu’il boit. »

Ou celle-ci:

« Alain a vraiment l’air d’avoir un œil sur toi. Ha ha. Fais attention! »

Les gens ne vous diront presque jamais directement qu’une personne est un harceleur. C’est parce qu’elles ont peur de se mettre dans le trouble. Alors plutôt que de vous le dire directement, elles feront des sous-entendus.

Nous allons approfondir un peu plus cette notion parce que certaines personnes ont de la difficulté à reconnaître ce genre d’indices, et nous ne voudrions pas que vous les manquiez.

Voici comment déterminer si une personne tente de vous avertir:

  • Elle abordera probablement le sujet alors que vous êtes seuls tous les deux.
  • Elle ne vous dira probablement pas directement que la personne en question est un harceleur. Elle pourrait plutôt utiliser un langage qui, si vous rapportez ses paroles, ne sonnera pas trop mal. Comme « charmeur », « vieux jeu » ou « bizarre ».
  • Habituellement, elle ne vous donnera pas de faits. (Elle pourrait connaître des faits, mais ne pas vous les dire.) Elle pourrait plutôt se contenter de dire des choses générales et vagues, comme « Kevin a une réputation » ou « Tout le monde est au courant pour Sylvain ».
  • Elle pourrait mentionner à quel point elle aime ou admire la personne au sujet de laquelle elle vous avertit. Vous pouvez complètement ignorer cette partie. Elle ne le fait que pour se protéger au cas où vous répétiez ce qu’elle vous dit.
  • Quelque part dans ce qu’elle dit, peut-être bien caché, se trouve un passage où elle vous avertit de rester à l’écart d’une personne ou d’un groupe de personnes. C’est cette partie-là qui est importante.

La règle d’or, c’est que si quelqu’un prend le temps de vous avertir, alors vous devriez la prendre au sérieux, même si son ton ou la manière dont elle le fait ne semblent pas très sérieux.

Remerciez la personne qui vous a averti

La personne qui vous a averti prend un risque. Elle vous fait une faveur. Vous devriez la remercier pour qu’elle sache que vous avez compris ce qui se passe et que vous n’allez pas la dénoncer au harceleur ou à votre boss.

Contribuez au réseau en transmettant vos propres avertissements

Plus il y a des gens qui participent au réseau de murmures, mieux il fonctionne.

Les gens hésitent souvent à partager des renseignements avec le réseau de murmures parce qu’ils ne pensent pas que ce qu’ils savent est assez pertinent pour valoir la peine d’être partagé. Mais ce n’est pas la bonne façon de voir les choses. Votre petite part de renseignements en soi n’est peut-être pas importante. Mais ajoutée à d’autres renseignements, elle pourrait le devenir.

Voici quelque chose qui est arrivé à quelqu’un que nous connaissons:

Lors d’une conférence, un homme et une femme ont bu quelques verres ensemble, et l’homme s’est ensuite mis à faire des avances à la femme d’une façon qui l’a rendue mal à l’aise. Elle en a parlé à une amie, et cette amie en a ensuite parlé à ses amies. Une fois que toutes les femmes ont comparé leurs expériences, il s’est avéré que cet homme s’était mal comporté avec des femmes durant des conférences à plusieurs reprises dans le passé. Deux femmes s’étaient réveillées le lendemain et s’étaient rendu compte qu’il les avait textées à répétition durant la nuit en leur disant qu’il voulait avoir une relation sexuelle. Une troisième femme a raconté qu’il avait découvert son numéro de chambre et qu’il était venu cogner à sa porte à 2 h du matin. Aucune de ces femmes ne l’avait invité à se comporter de cette façon, et son attitude avait provoqué chez elles un malaise et un léger sentiment d’être en danger. Elles en ont parlé à l’organisatrice de la conférence. Cette dernière a mené une enquête, a expulsé l’homme et lui a interdit de participer aux futures conférences.

La morale de cette histoire: n’hésitez pas à partager des renseignements. Les harceleurs veulent que vous restiez muets. Mais vous n’avez pas à l’être.

Invitez d’autres personnes à joindre votre réseau

C’est très important! Plus votre réseau est grand, plus il protège les gens.

C’est particulièrement important d’inviter les personnes qui ont nouvellement intégré votre milieu de travail ou votre industrie, les jeunes, les personnes qui ne parlent pas couramment la langue parlée par la majorité dans le milieu de travail, les personnes racialisées, les personnes 2SLGBTQIA+, les personnes handicapées, les personnes neurodivergentes, et toute autre personne qui semble gênée, timide ou antisociale.

Ces personnes sont les plus à risque d’être harcelées, et elles sont aussi les plus à risque d’être écartées des réseaux de murmures. Vous pouvez arranger ça en les invitant.

Envisagez la possibilité de passer des murmures au signalement

Si les gens ne signalent pas le harcèlement sexuel dans votre milieu de travail (ou dans votre industrie), il y a probablement une très bonne raison. Nous ne sommes pas ici pour vous pousser à signaler les incidents si cela ne semble pas être une bonne idée.

Mais, si une personne est souvent désignée en tant que harceleur, il est probablement temps de songer sérieusement à la possibilité de la signaler officiellement.

Vous ne devriez pas faire pression sur les autres pour signaler, et vous ne devriez assurément pas signaler ce qui est arrivé à une autre personne sans sa permission.

Mais si vous remarquez qu’il y a quelqu’un dans votre entourage qui harcèle les gens à répétition, ça vaut la peine d’avoir une conversation au sein du réseau afin de déterminer si le temps est venu de signaler cette personne.

Nous espérons que cet article vous a aidé!

Nous vous encourageons fortement à participer aux réseaux de murmures. S’il n’y en a pas déjà un, et qu’il devrait y en avoir un, alors nous vous encourageons à en créer un.

Soyez prudent, et faites surtout attention à tout ce que vous communiquez par écrit.

Et S.V.P., rappelez-vous de toujours inviter les personnes qui se trouvent à l’extérieur du réseau parce qu’elles pourraient être celles qui en ont le plus besoin.


Le titre ici est simple. C’est une bonne idée de prendre des notes au sujet de ce qui se passe.

Pourquoi? Il y a beaucoup de situations où le fait d’avoir des notes pourrait vous être utile:

  • si vous décidez de signaler officiellement le harcèlement que vous avez subi à votre employeur
  • si vous décidez de poursuivre votre harceleur en justice ou d’appeler la police
  • si vous vous retrouvez en thérapie
  • si vous dévoilez la situation au public
  • si vous voulez juste avoir votre propre dossier privé

Vous pourriez ne jamais vous servir de vos notes, mais c’est une bonne idée de les avoir, juste au cas où.

Attention

Si vous vous retrouvez dans un litige juridique, les avocats de la partie adverse pourraient vous forcer à leur transmettre vos notes. Ça n’arrive pas souvent, mais c’est une possibilité. S’il y a une chance que vous vous retrouviez en cour, vaut mieux prendre vos notes en gardant à l’esprit que d’autres personnes pourraient éventuellement les voir. S’il y a quelque chose que vous ne voulez vraiment pas que d’autres personnes voient, c’est plus prudent de ne pas l’écrire.

Voici comment produire d’excellentes notes.

Rédigez vos notes de la façon qui vous semble la plus facile

Certaines personnes utilisent leur téléphone ou un ordinateur, et d’autres rédigent leurs notes à la main. C’est probablement mieux d’utiliser un appareil qui vous appartient, et de conserver vos notes à un endroit où personne ne peut les trouver.

Si vous rédigez vos notes à l’aide d’un ordinateur de travail, c’est une bonne idée de vous les envoyer par courriel à votre adresse personnelle. Comme ça, vous en aurez toujours une copie, et vous serez capable de prouver quand les notes ont été rédigées.

Mettez les faits par écrit

Pour chaque incident de harcèlement, notez tous les faits dont vous vous souvenez. Ce genre de document est appelé « journal ». Voici ce que vous devriez y inclure:

  • la date et l’heure
  • le lieu
  • les personnes présentes (y compris les témoins)
  • ce qui est arrivé, avec autant de détails que possible
  • si vous en avez parlé à quelqu’un après, et ce que vous avez tous les deux dit
  • si le harceleur a en parlé à quelqu’un après, et ce qui a été dit (si vous le savez)

Si vous arrivez à vous souvenir des paroles exactes qui ont été dites, c’est aussi une bonne idée de les noter.

S’il y a des choses dont vous ne vous souvenez pas, c’est correct. C’est mieux d’avoir un peu d’information que de ne pas en avoir du tout. Faites juste du mieux que vous pouvez.

Mettez par écrit comment l’incident vous a affecté

Ce n’est pas toujours facile de reconnaître ce qu’on a ressenti face au harcèlement sexuel. Mais essayez de mettre par écrit les émotions que vous avez ressenties durant l’incident ou après.

  • Avez-vous été surpris ou choqué?
  • Vous êtes-vous senti offensé, fâché ou humilié?
  • Vous êtes-vous senti en danger?
  • Avez-vous eu peur d’être puni si vous refusiez de faire ce que le harceleur vous demandait?

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction émotionnelle. Si vos émotions ne correspondent pas à ce que vous voyez dans les médias ou aux attentes des autres, c’est correct. Ce qui vous est arrivé est mal, peu importe votre réaction émotionnelle.

Mettez par écrit comment l’incident a affecté votre capacité à faire votre travail

  • Avez-vous eu à passer du temps pour mettre fin au harcèlement au lieu de faire votre travail?
  • Avez-vous eu à arrêter de travailler et à quitter les lieux afin de fuir le harceleur?
  • Avez-vous eu à prendre du temps après l’incident pour vous calmer?
  • Est-ce que le harceleur a rendu votre travail plus difficile en refusant de coopérer avec vous ou de vous aider comme il aurait dû le faire?
  • Avez-vous eu besoin de prendre du temps après l’incident afin de déterminer comment gérer ce harcèlement et quoi faire ensuite?
  • Est-ce que d’autres personnes ont arrêté de coopérer avec vous ou de vous aider en raison de ce harcèlement?
  • Avez-vous été humilié devant d’autres personnes, ce qui a rendu votre travail plus difficile?
  • Est-ce que votre rendement a souffert parce que vous avez été ébranlé par le harcèlement?
  • Avez-vous eu besoin d’éviter le harceleur après l’incident, ce qui a rendu votre travail plus difficile?
  • Est-ce que votre travail est devenu si désagréable que vous avez eu de la difficulté à travailler aussi bien que vous l’auriez fait normalement?

Mettez par écrit tous les autres torts que vous avez subis en raison du harcèlement

  • Avez-vous eu de la difficulté après à accomplir des activités ordinaires comme manger ou dormir?
  • Avez-vous eu des symptômes physiques de stress, et si oui, lesquels?
  • Est-ce que votre santé mentale a souffert de cet incident, et si oui, de quelles façons?
  • Avez-vous eu besoin de dépenser de l’argent en raison du harcèlement? (Par exemple, si vous avez été obligé de stationner votre voiture quelque part de plus sécuritaire et de plus cher, ou de dépenser de l’argent pour une thérapie.)
  • Est-ce que votre capacité à gagner de l’argent a souffert en raison du harcèlement? (Par exemple, si vous avez été obligé de refuser du travail, ou d’accepter des quarts de travail moins avantageux.)

Gardez des copies des preuves que vous avez

C’est une bonne idée de garder des copies des preuves que vous pourriez avoir. Voici le genre de choses que vous devriez conserver:

  • les courriels
  • les textos
  • les historiques d’appels téléphoniques
  • les photos
  • les documents originaux

Si le harceleur vous harcèle par courriel, conservez des copies de ces courriels. Si vous avez échangé des courriels avec d’autres personnes au sujet de ce harcèlement, gardez-les aussi. C’est la même chose pour les textos.

Si le harceleur vous a appelé à répétition, prenez des captures d’écran de votre historique d’appels téléphoniques.

Si le harceleur a affiché du matériel dans le milieu de travail (porno, panneaux ou autres choses), prenez-les en photo avec votre téléphone.

Si vous avez accès à d’autres documents originaux, comme des horaires de travail montrant qu’on vous refuse des quarts de travail, vous devez les conserver ou les prendre en photo.


Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Créée en 1917, la Workers’ Compensation Board est un organisme indépendant du gouvernement de la Nouvelle-Écosse qui accorde des prestations et des mesures de soutien aux personnes qui ont été blessées au travail. Cela peut comprendre le remplacement du salaire perdu, les soins de santé (incluant la réadaptation, la consultation et les médicaments) et, dans des situations extrêmes, la formation pour un changement de carrière.

À propos de la Workers’ Compensation Board

  • La WCB fonctionne comme un fournisseur d’assurance. Les employeurs versent des primes à la WCB pour les gens qui travaillent pour eux. Par conséquent, ces personnes ont droit à des prestations si elles subissent une blessure au travail.
  • Environ 74 % des travailleurs de la Nouvelle-Écosse sont couverts par la WCB.
  • Chaque année, les gens déposent environ 21 500 demandes. De ce nombre, environ 25 % sont des demandes qui impliquent du temps de travail perdu.
  • La Workers’ Compensation Act actuelle ne reconnaît que les blessures psychologiques causées par « une réaction aiguë à un événement traumatisant ». Cela signifie que le stress chronique causé par la violence psychologique, le harcèlement ou l’intimidation n’est probablement pas couvert.
  • Moins de 1 % des demandes acceptées concernent des blessures psychologiques. Près des deux tiers de ces demandes sont des demandes faites par des premiers répondants.
  • Environ la moitié des appels devant le Workers’ Compensation Board Appeals Tribunal sont réglés dans un délai d’un an; environ 50 % des appels sont couronnés de succès.
  • Sources: Workers’ Compensation Board, Workers’ Compensation Board Annual Report 2021, Workers’ Compensation Board Appeals Tribunal 2022 Annual Report, Association des commissions des accidents du travail du Canada, Office of the Worker Counsellor

Si le harcèlement sexuel au travail vous a causé du tort, vous pourriez croire que la WCB vous aidera.

  • Peut-être qu’après avoir été harcelé, vous avez pris une pause du travail et perdu des revenus.
  • Peut-être que le harcèlement a nui à votre santé mentale, et que vous avez fini par dépenser de l’argent pour des médicaments contre l’anxiété ou la dépression.
  • Peut-être que le harcèlement a eu un si grand impact sur vous que vous avez eu à quitter une industrie dominée par les hommes et que vous avez fini par avoir besoin de suivre une formation pour un nouveau type de travail dans un domaine différent. 

C’est le genre de dépenses—remplacement de salaire perdu, coûts des médicaments, coûts liés à la formation pour une nouvelle carrière—que la WCB rembourse normalement.

Ça peut donc sembler une bonne idée de présenter une demande à la WCB.

Mais nous devons vous avertir: il y a très peu de chances que la WCB vous vienne en aide.

La WCB ne mène pas d’enquêtes sur les demandes liées au harcèlement sexuel au travail et ne rend pas non plus de décisions sur celles-ci. Elle ne dira pas: « Oui, vous avez été harcelé, et puni pour l’avoir signalé. Voici un peu d’argent pour compenser le salaire que vous avez perdu. » Elle ne dira pas: « Nous sommes d’accord avec vous sur le fait que votre industrie est hostile aux personnes comme vous, et que c’est logique que vous suiviez une formation pour un emploi différent où vous serez moins à risque d’être harcelé. Nous financerons votre formation. »

Tout ce que la WCB peut faire, c’est vous donner des prestations et des mesures de soutien si vous avez subi une blessure physique au travail (ce qui est rare dans les cas de harcèlement sexuel) ou du stress mental (ce qui est moins rare dans les cas de harcèlement sexuel, mais difficile à prouver). Elle vous aidera uniquement si le tort que vous avez subi entre dans l’une de ces deux catégories.

Par le passé, la WCB a surtout géré des demandes liées à des blessures physiques subies par des travailleurs d’industries dominées par des hommes comme la construction et le secteur manufacturier, et de métiers en uniforme comme les services de police et d’incendie. Si vous glissez au travail et vous cassez la cheville, ou si vous êtes frappé par un objet qui tombe, ou si vous êtes blessé dans une explosion ou un incendie, c’est le genre de situations pour lesquelles la WCB a été conçue, et elle a beaucoup d’expérience dans la gestion de ce type d’incidents.

Mais la Workers’ Compensation Act de la Nouvelle-Écosse ne reconnaît que les demandes pour blessures psychologiques résultant d’une « réaction aiguë à un événement traumatisant ». De manière réaliste, il est probable que si vous présentez une demande de prestations pour stress chronique, elle sera refusée. Si vous voulez aller plus loin avec la demande après avoir subi un refus, vous aurez à vous préparer à passer par le processus d’appel, qui peut prendre beaucoup de temps.

Toutefois, en 2019, le Workers’ Compensation Appeals Tribunal a décidé que le fait que la WCB ne reconnaisse pas les blessures liées au stress apparaissant de manière progressive comme des accidents est discriminatoire. Il y a donc espoir que la Workers’ Compensation Act soit révisée pour être plus inclusive.

Attention

Légalement, si votre employeur est membre de la WCB, il est tenu de signaler toutes les blessures nécessitant une attention médicale qui se produisent dans son milieu de travail. Mais en réalité, la plupart des employeurs ne le font pas lorsqu’il s’agit d’un cas de harcèlement sexuel, puisqu’ils nient souvent que le harcèlement se soit produit.

Attention

Si vous souhaitez demander des prestations d’assurance invalidité du fournisseur d’assurance de votre milieu de travail, l’assureur pourrait exiger que vous présentiez d’abord une demande à la WCB, et que vous portiez la décision en appel si votre demande est refusée.

Demandes pour blessure psychologique

À l’heure actuelle, la WCB ne couvre pas les blessures liées au stress chronique comme le harcèlement sexuel. Il est possible que vous soyez en mesure de faire une demande pour un stress traumatique causé par le fait d’avoir été impliqué ou témoin d’un événement soudain, effrayant ou choquant qui implique la mort ou une blessure physique grave ou des menaces de mort ou d’une blessure physique grave.

Une demande exige un diagnostic par un psychiatre ou un psychologue basé sur le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition.

Avantages et inconvénients de présenter une demande à la WCB

Pros

  • Présenter une demande à la WCB n’est pas aussi cher ou compliqué qu’auprès d’autres instances. Vous n’aurez pas à payer les frais judiciaires de votre employeur si celui-ci fait appel de votre demande et que le Workers’ Compensation Appeals Tribunal ne vous donne pas raison.
  • Si la WCB accepte votre demande, le processus pour obtenir de l’argent pourrait être plus rapide qu’avec d’autres instances.
  • Les prestations de la WCB peuvent être généreuses: 75 % ou plus de votre salaire net, dépendamment de la durée de votre congé.
  • Vous représenter vous-même est possible lorsque vous faites votre demande. Mais si votre demande est rejetée, porter la décision en appel est plus compliqué. Il pourrait y avoir des ressources juridiques pour vous aider si vous souhaitez toujours vous représenter vous-même.

Cons

  • Vous ne pouvez pas présenter une demande à la WCB en secret. Votre employeur devra signer votre formulaire de déclaration de blessure et sera donc au courant de votre demande. Cela signifie qu’il recevra des renseignements sur votre état de santé.
  • Si la WCB refuse votre demande et que vous portez la décision en appel, le processus d’appel peut durer un an ou plus.
  • Votre employeur sera informé de tout changement apporté à votre demande. Cela signifie qu’il continuera d’être informé au sujet de votre état de santé même si vous ne travaillez plus pour lui.
  • La WCB ne mène pas d’enquête pour vérifier si vous avez subi du harcèlement sexuel et ne rend pas de décision à ce sujet. Si vous êtes à la recherche de quelqu’un pour confirmer que vous avez été harcelé sexuellement et pour punir le harceleur ou votre employeur pour avoir permis ce harcèlement, la WCB ne vous donnera pas ça.
  • Pour présenter une demande, vous aurez besoin de l’avis d’un professionnel de la santé affirmant que vous avez subi une blessure. Si vous n’avez pas facilement accès à un professionnel de la santé capable de faire ça, présenter une demande sera plus difficile.

Est-ce que la WCB acceptera ma demande?

  • Pour avoir droit aux prestations et aux services offerts dans le cadre du processus de la WCB, vous devez être un « travailleur » employé dans une entreprise ou une industrie couverte par la Workers’ Compensation Act. Environ 74 % des travailleurs de la Nouvelle-Écosse sont couverts par la WCB.
  • Si vous n’êtes pas certain d’être couvert par la WCB, vous pouvez appeler (1 800 870-3331) ou demander conseil à l’Office of the Worker Counsellor.
  • Si vous développez un problème de santé mentale causé par des changements apportés par votre employeur, par exemple, à vos quarts de travail ou à d’autres conditions de travail, ou encore parce que votre employeur vous a renvoyé ou en raison de conflits interpersonnels, vous n’avez pas le droit de présenter une demande.
  • Si vous recevez un diagnostic de TSPT, vous avez un an pour déposer une demande auprès de la WCB.
  • De manière générale, la loi dit qu’on ne peut pas trancher deux fois sur une même question à deux endroits différents. Si vous ouvrez un dossier pour un même problème auprès de plusieurs instances, il est possible que le décideur responsable d’une instance attende qu’une décision soit rendue dans l’autre avant de se prononcer ou qu’il rejette la demande d’emblée. Les gens essaient souvent de commencer par la WCB. Toutefois, il est préférable de discuter de vos options avec un avocat, car les faits liés à votre dossier pourraient vous permettre de présenter des demandes auprès de plusieurs instances.

Situations particulières

Communiquez avec la WCB (1 800 870-3331) pour en apprendre davantage sur les règles qui s’appliquent si vous appartenez à l’une des catégories suivantes:

  • entrepreneurs indépendants
  • travailleurs non résidents
  • personnes sans papiers ou sans permis de travail
  • travailleurs agricoles étrangers
  • personnes qui travaillent pour un employeur comptant moins de trois employés
  • propriétaires ou partenaires d’une entreprise

Quoi inclure dans votre demande à la WCB

Si vous décidez de déposer une demande, vous devez prouver que vous avez subi un traumatisme. La WCB définit un « traumatisme » comme un événement « soudain, effrayant ou choquant » qui s’est produit à un endroit et à un moment précis, et qui a entraîné des blessures physiques ou la mort ou des menaces de blessures physiques ou de mort.

Dans votre demande, vous devrez démontrer les choses suivantes:

  • La blessure s’est produite au travail pendant que vous accomplissiez vos tâches.
  • Vous avez subi une blessure psychologique reconnue par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition.
  • Votre problème a été diagnostiqué par un psychiatre ou un psychologue.

Si la WCB enquête sur votre demande, elle déterminera si la blessure que vous avez subie était « objectivement » traumatisante ou non. Cela signifie que l’incident doit généralement être considéré comme traumatisant par une « personne raisonnable ». Malheureusement, cela ne tient pas compte des raisons expliquant pourquoi le harcèlement a été traumatisant pour vous. Vous faire dire que votre expérience était quelque chose qu’une « personne raisonnable » ne considérerait pas comme traumatisante peut avoir toutes sortes de répercussions sur vous. C’est une bonne idée d’entrer en contact avec des services de soutien en santé mentale pour vous aider à passer au travers de cette situation difficile.

Aide juridique

Vous pouvez peut-être obtenir gratuitement l’aide d’un avocat. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • Vous pouvez communiquer avec des conseillers formés en droit par l’entremise de Legal Info Nova Scotia, qui fournit gratuitement des renseignements pratiques sur le droit de la Nouvelle-Écosse. Son programme Safe at Work offre jusqu’à quatre heures de conseils juridiques gratuits aux personnes qui ont vécu du harcèlement sexuel au travail. Il fournit également des services de référence d’avocat pour une petite somme. Le Lawyer Referral Service peut vous mettre en contact avec un avocat qui vous offrira une consultation initiale de 30 minutes moyennant des frais de 20 $ maximum.
  • Si votre demande a été refusée et que vous souhaitez porter la décision en appel, le Workers’ Advisers Program offre des services juridiques gratuits aux demandeurs admissibles. Le programme, qui est financé par le gouvernement, est indépendant de la WCB. Il peut vous aider à porter une décision de la WCB ou du Workers’ Compensation Appeals Tribunal en appel. Il évaluera votre cas et vous représentera uniquement si un conseiller croit que vous avez des chances de gagner.
  • L’Office of the Worker Counsellor, un projet de la Nova Scotia Federation of Labour, offre de l’aide aux personnes qui font affaire avec le système d’indemnisation des travailleurs de la province.
  • Nova Scotia Legal Aid offre des conseils et du soutien aux personnes à faible revenu pour les questions liées à la WCB, mais pas de représentation.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Le syndicat, l’association ou le programme d’aide aux employés de votre milieu de travail pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques.

Pour des conseils sur l’embauche d’un avocat, consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Services de soutien social et en santé

  • 211 Nova Scotia: Cette ligne d’aide des services sociaux et communautaires est disponible 24 h sur 24 par téléphone (211 ou 1 855 466-4994) ou en ligne. Elle peut vous mettre en contact avec plus de 5 000 services, soutiens, programmes et plus encore.

Présenter une demande

Premièrement, vous devez décider si présenter une demande à la WCB est le bon choix pour vous. Comme la définition des blessures psychologiques est très limitée, il pourrait y avoir d’autres instances—par exemple la Nova Scotia Human Rights Commission ou un tribunal civil où vous auriez de meilleures chances d’avoir gain de cause.

Si vous choisissez de vous adresser à la WCB, vous trouverez plus d’information sur le processus de demande ici.

Une fois que la WCB reçoit un rapport d’accident ou un formulaire de fournisseur de soins de santé approprié indiquant qu’une blessure s’est produite, un numéro de demande vous sera attribué. Un responsable de cas recueille ensuite tous les renseignements et les documents justificatifs auprès de vous, de votre employeur et de votre fournisseur de soins de santé.

Le rapport de votre employeur

Vous et votre employeur devez soumettre un WCB Injury Report, que vous remplissez ensemble. La WCB doit recevoir le rapport dans les cinq jours ouvrables suivant la déclaration de la blessure à l’employeur.

Le rapport d’un professionnel de la santé

Dans les cas de blessures psychologiques, un psychologue ou un psychiatre doit remplir un formulaire d’évaluation. Ce formulaire demande des renseignements sur votre diagnostic, votre capacité à fonctionner à votre travail et votre plan de traitement.

Une fois les formulaires remplis

La WCB peut demander qu’un médecin employé par la commission fournisse une opinion s’il y a des preuves médicales contradictoires dans votre demande.

Le conseiller médical examinera votre dossier médical et vous interrogera sur votre blessure psychologique et vos antécédents médicaux. Il peut également effectuer des tests supplémentaires.

Une fois que tous les formulaires et les documents justificatifs seront soumis, votre demande sera examinée et une décision sera prise quant à votre droit de recevoir des prestations. De nombreuses demandes pour blessure psychologique sont rejetées à cette étape.

Si votre demande est approuvée

Consultez Claim Benefits and Services de la WCB pour obtenir une description détaillée de ce que vous pourriez avoir droit de recevoir de la WCB si votre demande est acceptée. Cela comprend:

  • des prestations pour soins de santé, comme des thérapies ou des médicaments sur ordonnance
  • de l’argent servant à remplacer les revenus perdus en raison de votre blessure
  • des prestations afin de suivre une formation pour changer de carrière, si nécessaire
Attention

La WCB exige que toutes les personnes qui vous fournissent des soins de santé ou que vous consultez au sujet de blessures liées au travail l’informent des renseignements qu’elles découvrent. Elles peuvent le faire sans votre consentement lorsque vous demandez des prestations.

Retourner au travail

L’objectif principal de la WCB est d’essayer de vous retourner au travail. Votre professionnel de la santé joue un rôle clé par rapport à cet objectif. La WCB communiquera aussi avec votre employeur pour élaborer un plan de retour au travail adéquat. Dans un cas de harcèlement sexuel, ce plan pourrait comprendre un arrangement faisant en sorte que vous travailliez à un autre endroit que votre harceleur.

Conseil

L’idée de retourner au travail après le harcèlement sexuel que vous y avez vécu peut être stressante et bouleversante étant donné que vous retournez là où vous avez été harcelé. Songez à prendre contact avec votre réseau de soutien, comme vos amis, les proches en qui vous avez confiance, un thérapeute ou un groupe de soutien. Consultez Bâtir un réseau de soutien pour plus de renseignements.

Votre responsable de cas vous aidera, vous, votre fournisseur de soins de santé et votre employeur, à élaborer un plan de retour au travail. Un assistant de retour au travail pourrait être nommé pour travailler avec le responsable de cas. Le plan de retour au travail établira les étapes que vous aurez à suivre pour reprendre votre travail.

Comme votre plan de retour au travail sera basé sur ce que votre professionnel de la santé dit au sujet de votre état de santé, c’est une bonne idée de discuter avec lui de vos inquiétudes. Il pourra peut-être être en mesure de défendre vos intérêts et de faire des recommandations appropriées.

Le plan peut également établir les mesures d’adaptation permanentes dont vous pourriez avoir besoin. Votre employeur a l’obligation de prendre des mesures pour assurer votre retour au travail rapide et sécuritaire, mais seulement jusqu’au point au-delà duquel cela créerait des difficultés excessives pour lui.

Si votre demande est refusée

Il est très probable que votre demande à la WCB pour blessure psychologique sera refusée. Un nombre élevé de demandes de ce genre sont rejetées aux premières étapes du processus, souvent après seulement un bref examen. Le processus d’appel est long.

Si vous n’êtes pas d’accord avec une décision prise par la WCB, vous devriez d’abord en discuter avec votre responsable de cas. Après ça, vous pouvez déposer un Notice of Appeal to Hearing Officer dans les 30 jours suivant la réception de la décision écrite. Votre appel ne vise pas un réexamen; il vise à examiner les omissions ou les erreurs dans la décision.

Vous pouvez remplir et déposer le formulaire en ligne. Si vous soumettez une copie papier, envoyez-la par la poste avec tous les documents à l’adresse suivante:

WCB Internal Appeals Department, WCB of Nova Scotia
P.O. Box 1150
Halifax NS  B3J 2Y2

Une fois que vous aurez soumis ce formulaire, votre appel sera examiné par un agent d’audience qui décidera si la meilleure façon de traiter votre appel est de procéder à un examen par écrit ou à une audience.

Pour plus de renseignements, consultez A Guide to the WCB Appeals Process.

Lorsque l’examen par écrit ou l’audience est terminé, l’agent d’audience rendra une décision écrite dans les 60 jours. Il s’agit de la décision finale de la WCB.

Si vous ne gagnez pas, vous pouvez porter la décision en appel au Workers’ Compensation Appeals Tribunal.

Le Workers’ Compensation Appeals Tribunal

Le Workers’ Compensation Appeals Tribunal (WCAT) est la dernière instance d’appel vers laquelle vous pouvez vous tourner si vous n’êtes pas d’accord avec une décision de la WCB. Il est indépendant de la WCB, mais applique les politiques de la WCB dans ses décisions. Bien qu’il soit peu probable que la WCB approuve votre demande pour blessure psychologique, le WCAT accepte les appels pour de tels cas.

Vous devez déjà être passé par le processus d’appel devant un agent d’audience de la WCB avant de pouvoir porter une décision en appel au WCAT. Vous avez 30 jours à compter de la date à laquelle vous êtes avisé de la décision de l’agent d’audience pour déposer un appel. C’est au commissaire d’appel de décider si l’audience aura lieu par écrit ou en personne.

Pour lancer le processus d’appel, vous devez déposer un formulaire de Notice of Appeal expliquant pourquoi vous portez la décision en appel et y joindre une copie de la décision de l’agent d’audience.

Seules les erreurs ou omissions précises dans la décision liée à la demande seront examinées par le tribunal. Soumettez votre formulaire Notice of Appeal à:

Workers’ Compensation Appeals Tribunal
1465 Brenton Street
Suite 201
Halifax NS  B3J 3T4

Pour une explication approfondie des étapes qui suivront, consultez le survol du processus d’appel du WCAT.

Pour obtenir de l’aide pour porter une décision en appel à ce niveau, ou pour obtenir des conseils juridiques à la suite d’une demande refusée par la WCB, communiquez avec le Workers’ Advisers Program, une clinique juridique offrant des services aux travailleurs blessés qui se sont vu refuser des prestations de la WCB. En 2021, le programme a représenté 71 % des cas d’appel du WCAT.

En 2021, environ 25 % des décisions du WCAT ont mis six mois à être résolues et 50 % ont mis plus de 11 mois. Près de la moitié de tous les appels du WCAT ont été au moins partiellement acceptés.

Vous pouvez porter une décision du WCAT en appel devant la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse seulement sur une question de droit ou une question sur la compétence du WCAT. Vous avez besoin de la permission de la Cour d’appel pour porter la décision en appel, permission que vous devez demander dans les 30 jours suivant la réception de la décision écrite de la WCAT. Si vous envisagez de faire ça, vous devriez communiquer avec le Workers’ Advisers Program ou discuter de votre cas avec un avocat pour examiner vos options. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.


Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

La Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs est un organisme indépendant du gouvernement du Nunavut qui mène ses activités sans lien de dépendance avec le gouvernement du Nunavut. Elle accorde des prestations et des mesures de soutien aux personnes qui ont été blessées au travail. Cela peut comprendre le remplacement du salaire perdu, les soins de santé (incluant la réadaptation, la consultation et les médicaments) et, dans des situations extrêmes, la formation pour un changement de carrière.

À propos de la Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs

  • La CSTIT fonctionne comme un fournisseur d’assurance. Les employeurs versent des primes à la CSTIT pour les gens qui travaillent pour eux. Par conséquent, ces personnes ont droit à des prestations si elles subissent une blessure au travail.
  • La couverture de la CSTIT est obligatoire pour la plupart des employeurs. Environ 97 % des travailleurs du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest sont couverts par la CSTIT, qui traite les demandes pour les deux territoires.
  • En 2020, la CSTIT a accepté environ 725 demandes au Nunavut.
  • Ce qui constitue une blessure causée par le harcèlement est défini de façon très stricte par la CSTIT. De nombreuses demandes liées au harcèlement sont refusées parce que c’est au travailleur de prouver que le harcèlement a eu lieu.
  • En 2021, le Workers’ Compensation Appeals Tribunal a entendu deux appels au Nunavut. Une décision de la CSTIT a été annulée.
  • Sources: Rapport annuel 2020 de la Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs, Workers’ Compensation Appeals Tribunal 2021 annual report, Association des commissions des accidents du travail du Canada

Si le harcèlement sexuel au travail vous a causé du tort, vous pourriez croire que la CSTIT vous aidera.

  • Peut-être qu’après avoir été harcelé, vous avez pris une pause du travail et perdu des revenus.
  • Peut-être que le harcèlement a nui à votre santé mentale, et que vous avez fini par dépenser de l’argent pour des médicaments contre l’anxiété ou la dépression.
  • Peut-être que le harcèlement a eu un si grand impact sur vous que vous avez eu à quitter une industrie dominée par les hommes et que vous avez fini par avoir besoin de suivre une formation pour un nouveau type de travail dans un domaine différent. 

C’est le genre de dépenses—remplacement de salaire perdu, coûts des médicaments, coûts liés à la formation pour une nouvelle carrière—que la CSTIT rembourse normalement.

Ça peut donc sembler une bonne idée de présenter une demande à la CSTIT.

Mais nous devons vous avertir: il y a très peu de chances que la CSTIT vous vienne en aide. 

La CSTIT ne mène pas d’enquêtes sur les demandes liées au harcèlement sexuel au travail et ne rend pas non plus de décisions sur celles-ci. Elle ne dira pas: « Oui, vous avez été harcelé, et puni pour l’avoir signalé. Voici un peu d’argent pour compenser le salaire que vous avez perdu. » Elle ne dira pas: « Nous sommes d’accord avec vous sur le fait que votre industrie est hostile aux personnes comme vous, et que c’est logique que vous suiviez une formation pour un emploi différent où vous serez moins à risque d’être harcelé. Nous financerons votre formation. »

Tout ce que la CSTIT peut faire, c’est vous donner des prestations et des mesures de soutien si vous avez subi une blessure physique au travail (ce qui est rare dans les cas de harcèlement sexuel) ou du stress mental (ce qui est moins rare dans les cas de harcèlement sexuel, mais difficile à prouver). Elle vous aidera uniquement si le tort que vous avez subi entre dans l’une de ces deux catégories. Et si votre employeur conteste votre demande, ce qu’il fera probablement, il est très peu probable que la CSTIT l’approuve.

Par le passé, la CSTIT a surtout géré des demandes liées à des blessures physiques subies par des travailleurs d’industries dominées par des hommes comme la construction et le secteur manufacturier, et de métiers en uniforme comme les services de police et d’incendie. Si vous glissez au travail et vous cassez la cheville, ou si vous êtes frappé par un objet qui tombe, ou si vous êtes blessé dans une explosion ou un incendie, c’est le genre de situations pour lesquelles la CSTIT a été conçue, et elle a beaucoup d’expérience dans la gestion de ce type d’incidents.

La CSTIT a moins d’expérience avec les torts causés à la santé mentale. Elle n’accepte les demandes pour des troubles psychiatriques et psychologiques que depuis 2014. Dans le cas des demandes liées à la santé mentale, la CSTIT exige que le harcèlement implique de la violence physique ou une menace de violence physique, ou une situation mettant réellement ou potentiellement la vie en danger.

De manière réaliste, il est probable que si vous présentez une demande de prestations pour un trouble psychiatrique ou psychologique, elle sera refusée. Si vous voulez aller plus loin avec la demande après avoir subi un refus, vous aurez à vous préparer à passer par le processus d’appel. Le processus d’appel peut prendre beaucoup de temps, et parmi les rares appels qui sont entendus, beaucoup sont rejetés.

Attention

Si vous souhaitez demander des prestations d’assurance invalidité du fournisseur d’assurance de votre milieu de travail, l’assureur pourrait exiger que vous présentiez d’abord une demande à la CSTIT, et que vous portiez la décision en appel si votre demande est refusée.

Demandes pour trouble psychiatrique ou psychologique

La CSTIT accorde des prestations pour les blessures que vous avez subies, ce qui dans votre cas serait une détérioration de votre santé mentale. Il pourrait s’agir d’un diagnostic de troubles comme le trouble de stress aigu, le trouble de stress post-traumatique, l’anxiété ou la dépression. Vous aurez besoin d’un diagnostic fourni par un psychiatre ou un psychologue approuvé par la CSTIT et basé sur le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition.

La CSTIT peut fournir une indemnisation aux travailleurs qui développent un trouble psychiatrique ou psychologique découlant des causes suivantes:

  • le harcèlement
  • la réaction émotionnelle à une incapacité physique ou à une déficience liée au travail
  • la réaction émotionnelle à un incident soudain, unique, traumatisant, lié au travail, qui fait peur ou choque le travailleur, et qui s’est produit à un moment et dans un lieu précis
  • la réaction émotionnelle à l’accumulation d’un certain nombre d’événements traumatisants liés au travail au fil du temps

Avantages et inconvénients de présenter une demande à la CSTIT

Pros

  • Présenter une demande à la CSTIT n’est pas aussi cher ou compliqué qu’auprès d’autres instances. Vous n’aurez pas à payer les frais judiciaires de votre employeur si celui-ci fait appel de votre demande et que le Workers’ Compensation Appeals Tribunal ne vous donne pas raison.
  • Si la CSTIT accepte votre demande, le processus pour obtenir de l’argent pourrait être plus rapide qu’avec d’autres instances.
  • Les prestations de la CSTIT peuvent être généreuses: 90 % de votre salaire net.
  • Vous présentez votre demande directement à la CSTIT. Pas besoin d’attendre que votre employeur mène une enquête.
  • Vous représenter vous-même est possible lorsque vous faites votre demande. Mais si votre demande est rejetée, porter la décision en appel est plus compliqué. Il pourrait y avoir des ressources juridiques pour vous aider si vous souhaitez toujours vous représenter vous-même.

Cons

  • Vous ne pouvez pas présenter une demande à la CSTIT en secret. Votre employeur sera informé de votre demande, ce qui signifie qu’il recevra des renseignements sur votre état de santé.
  • Votre employeur aura la possibilité de contester votre demande. Il est très probable qu’il la conteste et la CSTIT sera alors plus susceptible de la refuser.
  • Présenter une demande pour un trouble psychiatrique ou psychologique causé par du harcèlement et la faire accepter est très difficile.
  • Si la CSTIT refuse votre demande et que vous portez la décision en appel, le processus d’appel peut être long.
  • Votre employeur sera informé de tout changement apporté à votre demande. Cela signifie qu’il continuera d’être informé au sujet de votre état de santé même si vous ne travaillez plus pour lui.
  • La CSTIT ne mène pas d’enquête pour vérifier si vous avez subi du harcèlement sexuel et ne rend pas de décision à ce sujet. Si vous êtes à la recherche de quelqu’un pour confirmer que vous avez été harcelé sexuellement et pour punir le harceleur ou votre employeur pour avoir permis ce harcèlement, la CSTIT ne vous donnera pas ça.
  • Pour présenter une demande, vous aurez besoin de l’avis d’un professionnel de la santé affirmant que vous avez subi une blessure. Si vous n’avez pas facilement accès à un professionnel de la santé capable de faire ça, présenter une demande sera plus difficile.
  • Faire une demande à la CSTIT peut signifier que vous ne pourrez plus vous présenter devant d’autres instances.

La CSTIT acceptera-t-elle ma demande?

  • Si vous n’êtes pas certain d’être couvert par la CSTIT, vous pouvez appeler (1 800 661-0792) ou demander conseil à votre syndicat, à un avocat ou au Workers’ Advisor Office. Environ 97 % des travailleurs sont assurés par la CSTIT.
  • La CSTIT acceptera votre demande uniquement si le harcèlement s’est produit « dans le cadre de votre emploi ». Cela signifie que le harcèlement compte seulement s’il s’est produit au travail, durant vos heures de travail (ou au cours d’une période raisonnable avant ou après les heures de travail) et pendant que vous accomplissiez vos tâches professionnelles. Si vous vivez sur la propriété de votre employeur, le harcèlement qui se produit en dehors des heures de travail pourrait aussi être couvert. Dans le même ordre d’idée, si votre travail exige que vous vous rendiez à différents endroits, vous pourriez être couvert lors de vos déplacements entre ces différents endroits.
  • La CSTIT ne couvrira pas tous les types de stress mental découlant du travail. Si vous développez des problèmes de santé mentale parce que votre employeur a changé votre quart de travail ou d’autres conditions d’emploi, ou encore parce qu’il vous a renvoyé ou en raison de conflits interpersonnels qui n’impliquent pas de harcèlement, vous n’avez pas le droit de présenter une demande.

Situations particulières

Communiquez avec la CSTIT (1 800 661-0792) pour en apprendre davantage sur les règles qui s’appliquent si vous appartenez à l’une des catégories suivantes:

  • travailleurs non résidents
  • personnes sans statut légal ou sans permis de travail
  • bénévoles

La CSTIT tiendra compte des cinq choses suivantes lorsqu’elle examinera votre demande pour incapacité psychiatrique ou psychologique:

  1. Le trouble n’est pas causé par les « pressions et tensions habituelles » qui surviennent au travail.

  2. Vous souffrez d’un trouble psychiatrique ou psychologique. Cela exige un diagnostic fourni par un psychologue ou un psychiatre et reconnu par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition. Quelques exemples: trouble de stress aigu, trouble de stress post-traumatique, anxiété ou dépression.

  3. L’incapacité a été causée par des événements traumatisants « excessifs et inhabituels » liés au travail.

  4. Si la demande concerne une réaction aiguë retardée, il doit y avoir des preuves établissant un lien entre la réaction et un événement traumatisant lié au travail.

  5. Les plaintes de harcèlement liées au travail doivent être vérifiées au moyen d’une enquête externe. La CSTIT n’assume pas la responsabilité de cette enquête.

Aide juridique

Vous pouvez peut-être obtenir gratuitement l’aide d’un avocat. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • La Commission des services juridiques du Nunavut, qui est établie à Gjoa Haven, au Nunavut (1 867 360-4600), gère trois cliniques juridiques:
    • Kivalliq Legal Services, Rankin Inlet (1 866 606-9400)
    • Kitikmeot Law Centre, Cambridge Bay (1 866 240-4006)
    • Maliiganik Tukisiiniakvik Legal Services, Iqaluit (1 866 202-5593)

Pour demander de l’aide à ces cliniques, appelez l’une des cliniques ou composez le numéro sans frais 1 866 240-4006, poste 3, ou envoyez un courriel. Vous serez interrogé par téléphone dans les jours qui suivent. Ces services sont offerts aux demandeurs admissibles.

  • Le Barreau du Nunavut (1 844 979-2330) peut vous aider à trouver un avocat et pourrait offrir des cliniques juridiques ou des ateliers sur les droits des travailleurs dans votre région. Suivez la page Facebook Brisons le silence pour découvrir les événements.
  • Le Workers’ Advisor Office est un organisme gouvernemental indépendant qui fournit des services gratuits et confidentiels en lien avec les accidents du travail et l’indemnisation des travailleurs. Ce bureau peut fournir des renseignements, des conseils et de l’aide en matière de représentation tout au long du processus de la CSTIT.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Votre syndicat, association ou programme d’aide aux employés pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques, ou à couvrir une partie de vos frais judiciaires.

Pour obtenir des conseils sur l’embauche d’un avocat, consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Services de soutien social et en santé

  • Nunavut 211: Cette ligne d’aide des services sociaux et communautaires est disponible 24 heures sur 24 par téléphone (211 ou au 1 867 877-1040). Elle peut vous mettre en contact avec de nombreux services, du soutien, des programmes et plus encore.

Présenter une demande

Premièrement, vous devez décider si présenter une demande à la CSTIT est le bon choix pour vous. Si la blessure causée par le harcèlement ne répond pas aux exigences de la CSTIT, ce serait peut-être mieux de déposer une plainte auprès du Tribunal des droits de la personne du Nunavut.

Si vous choisissez de vous adresser à la CSTIT, vous trouverez plus de renseignements sur le processus de demande sur la page du site Web de la CSTIT Signaler une blessure. Consultez aussi le Guide du travailleur. Vous pouvez soumettre le Rapport de blessure du travailleur rempli en l’envoyant par la poste ou en le déposant à l’adresse suivante:

Box 669
Qamutiq Building, 2nd Floor
630 Queen Elizabeth Way
Iqaluit NU  X0A 0H0

Si vous avez besoin d’aide pour remplir votre formulaire Rapport de blessure du travailleur, vous pouvez appeler la CSTIT au 1 877 404-4407.

Vous devez déposer votre demande dans l’année suivant la blessure. Si vous avez déjà dépassé le délai d’un an, il y a des circonstances où la CSTIT peut prolonger ce délai.

Une fois que vous aurez déposé une demande, la CSTIT vous attribuera un numéro de demande.

Le rapport de votre employeur

Une fois que vous signalez une blessure à votre employeur, celui-ci doit soumettre un formulaire Rapport d’incident de l’employeur en ligne dans un délai de trois jours ouvrables. Ce rapport contiendra des renseignements sur votre emploi, votre revenu et votre blessure de stress mental.

Le rapport d’un professionnel de la santé

Un fournisseur de soins de santé doit remplir un premier rapport médical. Ce rapport fournit des renseignements sur votre diagnostic et sur comment votre capacité à travailler est affectée.

Vous pourriez aussi avoir besoin qu’un psychologue ou qu’un psychiatre soumette un rapport psychiatrique/psychologique initial pour une demande liée à une blessure de santé mentale.

Une fois les formulaires remplis

Votre demande est enregistrée par la CSTIT. Si la CSTIT a besoin de plus de renseignements, elle peut communiquer avec vous, votre employeur, les témoins et votre psychiatre ou psychologue. De nombreuses demandes sont rejetées à cette étape.

Un examen de santé indépendant

La CSTIT pourrait vous demander de vous soumettre à un examen de santé indépendant si elle croit avoir besoin de plus de renseignements médicaux pour rendre une décision sur votre cas.

Le professionnel de la santé indépendant ne sera peut-être pas d’accord avec le diagnostic de votre professionnel de la santé. La CSTIT peut alors utiliser cette opinion pour vous refuser les prestations.

Si votre demande est approuvée

Consultez le Guide du travailleur pour une description détaillée de ce que vous pourriez avoir le droit de recevoir de la CSTIT si votre demande a été acceptée. Cela inclut:

  • des prestations pour soins de santé, comme des thérapies et des médicaments sur ordonnance
  • de l’argent servant à remplacer les revenus que vous avez perdus en raison de votre blessure
  • des prestations afin de suivre une formation pour changer de carrière, si nécessaire
Attention

La CSTIT exige que toutes les personnes qui vous fournissent des soins de santé ou que vous consultez au sujet de blessures liées au travail l’informent des renseignements qu’elles découvrent. Elles peuvent le faire sans votre consentement lorsque vous demandez des prestations.

Retourner au travail

L’objectif principal de la CSTIT est d’essayer de vous retourner au travail. Votre professionnel de la santé joue un rôle clé par rapport à cet objectif. La CSTIT communiquera aussi avec votre employeur pour élaborer un plan de retour au travail adéquat. Dans un cas de harcèlement sexuel, ce plan pourrait comprendre un arrangement faisant en sorte que vous travailliez à un autre endroit que votre harceleur.

Conseil

L’idée de retourner au travail après le harcèlement sexuel que vous y avez vécu peut être stressante et bouleversante étant donné que vous retournez là où vous avez été harcelé. Songez à prendre contact avec votre réseau de soutien, comme vos amis, les proches en qui vous avez confiance, un thérapeute ou un groupe de soutien. Consultez Bâtir un réseau de soutien pour plus de renseignements.

Un arbitre ou un gestionnaire de cas de la CSTIT travaillera avec vous, votre employeur et, si nécessaire, votre professionnel de la santé pour élaborer un plan de retour au travail.

Un plan de retour au travail établit les étapes que vous devrez suivre pour reprendre votre travail.

Comme votre plan de retour au travail ou votre plan de transition sera basé sur ce que votre professionnel de la santé dit au sujet de votre état de santé, c’est une bonne idée de discuter avec lui de vos inquiétudes. Votre professionnel de la santé pourrait être en mesure de vous défendre et de faire des recommandations appropriées. Le plan sera très détaillé. Il pourrait aussi établir les mesures d’adaptation permanentes dont vous pourriez avoir besoin.  

Si votre demande est refusée

Il est très probable que votre demande à la CSTIT pour un trouble psychiatrique ou psychologique causé par du harcèlement sexuel soit refusée. Un nombre élevé de demandes de ce genre sont refusées aux premières étapes du processus, souvent après seulement un bref examen. Le processus d’appel est long et rarement couronné de succès.

Vous pourriez quand même vouloir porter la décision en appel et, si c’est le cas, vous devriez d’abord parler avec le superviseur, l’arbitre, le gestionnaire de cas ou le gestionnaire du service des demandes pour demander la divulgation de votre dossier. Vous devrez ensuite remplir un formulaire de Demande de révision ou rédiger une lettre dans les trois ans suivant la décision refusant votre demande. À l’occasion, lorsqu’elle reçoit plus de documents ou de renseignements, la CSTIT change sa décision.

Pour un aperçu du processus d’appel, consultez la page Révisions sur le site de la CSTIT.

Le comité de révision enverra une copie de sa décision à toutes les parties dans les 30 jours. Une révision acceptée comprendra des détails sur ce à quoi vous avez droit, sur le montant que vous devriez recevoir et sur la période durant laquelle vous devriez recevoir des prestations.

Si vous n’avez pas gain de cause, vous pouvez faire un dernier appel auprès du Workers’ Compensation Appeals Tribunal.

Le Workers’ Compensation Appeals Tribunal

Le Workers’ Compensation Appeals Tribunal est la dernière instance d’appel vers laquelle vous pouvez vous tourner si vous n’êtes pas d’accord avec une décision de la CSTIT. Il est indépendant de la CSTIT, mais il applique les politiques de la CSTIT dans ses décisions. Vous devez déjà être passé par le processus d’appel de la CSTIT pour présenter une demande au tribunal d’appel. Vous avez trois ans à partir de la date de la décision du comité de révision pour porter la décision en appel auprès du tribunal.

Le processus du tribunal d’appel comprend habituellement une audience en personne, par vidéoconférence ou par téléconférence, mais il arrive que les dossiers soient gérés seulement à l’aide d’observations écrites.

Le formulaire Notice of Appeal est disponible sur le site Web du tribunal. Le formulaire et une copie de la décision du comité de révision que vous contestez doivent être envoyés par télécopieur au 1 867 766-4226 ou transmis par la poste, par messagerie ou en personne au tribunal d’appel à l’adresse suivante:

NWT and Nunavut Workers’ Compensation Appeals Tribunal
Suite 1002

10th Floor, Precambrian Building
4920 52nd Street
Yellowknife NT  X1A 3T1

Dans la plupart des cas, le tribunal d’appel rend ses décisions dans les trois mois suivant la réception de toutes les preuves.

Les décisions du tribunal d’appel sont finales—il n’y a pas d’appel. Vous pouvez demander au Conseil de gouvernance de réentendre l’appel, mais ces demandes sont rarement acceptées. Ou vous pouvez demander une révision juridique de la décision, qui est une révision limitée et technique par l’intermédiaire du système de justice civile. Si vous envisagez cette possibilité, vous devriez discuter de votre dossier avec un avocat afin d’examiner vos options. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.


Attention

Ceci n’est pas un avis juridique! Ce que vous obtenez ici, ce sont juste des renseignements juridiques généraux. Ils ne remplacent pas les conseils d’un avocat au sujet de votre situation en particulier. Si vous avez besoin d’un avis juridique, nous vous encourageons à trouver un avocat qui pourra vous aider. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

La Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs est un organisme gouvernemental indépendant qui mène ses activités sans lien de dépendance avec les gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Elle accorde des prestations et des mesures de soutien aux personnes qui ont été blessées au travail. Cela peut comprendre le remplacement du salaire perdu, les soins de santé (incluant la réadaptation, la consultation et les médicaments) et, dans des situations extrêmes, la formation pour un changement de carrière.

À propos de la Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs

Si le harcèlement sexuel au travail vous a causé du tort, vous pourriez croire que la CSTIT vous aidera.

  • Peut-être qu’après avoir été harcelé, vous avez pris une pause du travail et perdu des revenus.
  • Peut-être que le harcèlement a nui à votre santé mentale, et que vous avez fini par dépenser de l’argent pour des médicaments contre l’anxiété ou la dépression.
  • Peut-être que le harcèlement a eu un si grand impact sur vous que vous avez eu à quitter une industrie dominée par les hommes et que vous avez fini par avoir besoin de suivre une formation pour un nouveau type de travail dans un domaine différent. 

C’est le genre de dépenses—remplacement de salaire perdu, coûts des médicaments, coûts liés à la formation pour une nouvelle carrière—que la CSTIT rembourse normalement.

Ça peut donc sembler une bonne idée de présenter une demande à la CSTIT.

Mais nous devons vous avertir: il y a très peu de chances que la CSTIT vous vienne en aide. 

La CSTIT ne mène pas d’enquêtes sur les demandes liées au harcèlement sexuel au travail et ne rend pas non plus de décisions sur celles-ci. Elle ne dira pas: « Oui, vous avez été harcelé, et puni pour l’avoir signalé. Voici un peu d’argent pour compenser le salaire que vous avez perdu. » Elle ne dira pas: « Nous sommes d’accord avec vous sur le fait que votre industrie est hostile aux personnes comme vous, et que c’est logique que vous suiviez une formation pour un emploi différent où vous serez moins à risque d’être harcelé. Nous financerons votre formation. »

Tout ce que la CSTIT peut faire, c’est vous donner des prestations et des mesures de soutien si vous avez subi une blessure physique au travail (ce qui est rare dans les cas de harcèlement sexuel) ou du stress mental (ce qui est moins rare dans les cas de harcèlement sexuel, mais difficile à prouver). Elle vous aidera uniquement si le tort que vous avez subi entre dans l’une de ces deux catégories. Et si votre employeur conteste votre demande, ce qu’il fera probablement, il est très peu probable que la CSTIT l’approuve.

Par le passé, la CSTIT a surtout géré des demandes liées à des blessures physiques subies par des travailleurs d’industries dominées par des hommes comme la construction et le secteur manufacturier, et de métiers en uniforme comme les services de police et d’incendie. Si vous glissez au travail et vous cassez la cheville, ou si vous êtes frappé par un objet qui tombe, ou si vous êtes blessé dans une explosion ou un incendie, c’est le genre de situations pour lesquelles la CSTIT a été conçue, et elle a beaucoup d’expérience dans la gestion de ce type d’incidents.

La CSTIT a moins d’expérience dans la gestion des torts causés à la santé mentale. Elle n’accepte les demandes pour des troubles psychiatriques et psychologiques que depuis 2014. Et pour les demandes liées à la santé mentale, la CSTIT exige que vous prouviez que votre lieu de travail était la cause « prédominante » de votre blessure, tandis que la preuve pour les autres demandes est seulement que le lieu de travail était une cause « importante ». Les défenseurs des travailleurs disent que cette norme plus exigeante est une autre raison, en plus de la culture établie au sein de la CSTIT, pour laquelle si peu de plaintes de harcèlement présentées à la CSTIT sont acceptées.

De manière réaliste, il est probable que si vous présentez une demande de prestations pour un trouble psychiatrique ou psychologique, elle sera refusée. Si vous voulez aller plus loin avec la demande après avoir subi un refus, vous aurez à vous préparer à passer par le processus d’appel. Le processus d’appel peut prendre beaucoup de temps, et parmi les rares appels qui sont entendus, beaucoup sont rejetés.

Attention

Si vous souhaitez demander des prestations d’assurance invalidité du fournisseur d’assurance de votre milieu de travail, l’assureur pourrait exiger que vous présentiez d’abord une demande à la CSTIT, et que vous portiez la décision en appel si votre demande est refusée.

Demandes pour trouble psychiatrique ou psychologique

La CSTIT accorde des prestations pour les blessures que vous avez subies, ce qui dans votre cas serait une détérioration de votre santé mentale. Il pourrait s’agir d’un diagnostic de troubles comme le trouble de stress aigu, le trouble de stress post-traumatique, l’anxiété ou la dépression. Vous aurez besoin d’un diagnostic fourni par un psychiatre ou un psychologue approuvé par la CSTIT et basé sur le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition.

La CSTIT peut fournir une indemnisation aux travailleurs qui développent un trouble psychiatrique ou psychologique découlant des causes suivantes:

  • le harcèlement
  • la réaction émotionnelle à une incapacité physique ou à une déficience liée au travail
  • la réaction émotionnelle à un incident soudain, unique, traumatisant, lié au travail, qui fait peur ou choque le travailleur, et qui s’est produit à un moment et dans un lieu précis
  • la réaction émotionnelle à l’accumulation d’un certain nombre d’événements traumatisants liés au travail au fil du temps

Avantages et inconvénients de présenter une demande à la CSTIT

Pros

  • Présenter une demande à la CSTIT n’est pas aussi cher ou compliqué qu’auprès d’autres instances. Vous n’aurez pas à payer les frais judiciaires de votre employeur si celui-ci fait appel de votre demande et que le Workers’ Compensation Appeals Tribunal ne vous donne pas raison.
  • Si la CSTIT accepte votre demande, le processus pour obtenir de l’argent pourrait être plus rapide qu’avec d’autres instances.
  • Les prestations de la CSTIT peuvent être généreuses.
  • Vous présentez votre demande directement à la CSTIT. Pas besoin d’attendre que votre employeur mène une enquête.
  • Vous représenter vous-même est possible lorsque vous faites votre demande. Mais si votre demande est rejetée, porter la décision en appel est plus compliqué. Il pourrait y avoir des ressources juridiques pour vous aider si vous souhaitez toujours vous représenter vous-même.

Cons

  • Vous ne pouvez pas présenter une demande à la CSTIT en secret. Votre employeur sera informé de votre demande, ce qui signifie qu’il recevra des renseignements sur votre état de santé.
  • Votre employeur aura la possibilité de contester votre demande. Il est très probable qu’il la conteste et la CSTIT sera alors plus susceptible de la refuser.
  • Si la CSTIT refuse votre demande et que vous portez la décision en appel, le processus d’appel peut se poursuivre pendant des années.
  • Votre employeur sera informé de tout changement apporté à votre demande. Cela signifie qu’il continuera d’être informé au sujet de votre état de santé même si vous ne travaillez plus pour lui.
  • La CSTIT ne mène pas d’enquête pour vérifier si vous avez subi du harcèlement sexuel et ne rend pas de décision à ce sujet. Si vous êtes à la recherche de quelqu’un pour confirmer que vous avez été harcelé sexuellement et pour punir le harceleur ou votre employeur pour avoir permis ce harcèlement, la CSTIT ne vous donnera pas ça.
  • Pour présenter une demande, vous aurez besoin de l’avis d’un professionnel de la santé affirmant que vous avez subi une blessure. Si vous n’avez pas facilement accès à un professionnel de la santé capable de faire ça, présenter une demande sera plus difficile.
  • Faire une demande à la CSTIT peut signifier que vous ne pourrez plus vous présenter devant d’autres instances.

Est-ce que la CSTIT acceptera ma demande?

  • Si vous n’êtes pas certain d’être couvert par la CSTIT, vous pouvez appeler (1 800 661-0792) ou demander conseil à votre syndicat, à un avocat ou au Workers’ Advisor Office. Environ 97 % des travailleurs sont couverts par la CSTIT.
  • La CSTIT acceptera votre demande uniquement si le harcèlement s’est produit « dans le cadre de votre emploi ». Cela signifie que le harcèlement compte seulement s’il s’est produit au travail, durant vos heures de travail (ou au cours d’une période raisonnable avant ou après les heures de travail) et pendant que vous accomplissiez vos tâches professionnelles. Si vous vivez sur la propriété de votre employeur, le harcèlement qui se produit en dehors des heures de travail pourrait aussi être couvert. Dans le même ordre d’idée, si votre travail exige que vous vous rendiez à différents endroits, vous pourriez être couvert lors de vos déplacements entre ces différents endroits.
  • La CSTIT ne couvrira pas tous les types de stress mental découlant du travail. Si vous développez des problèmes de santé mentale parce que votre employeur a changé votre quart de travail ou d’autres conditions d’emploi, ou encore parce qu’il vous a renvoyé ou en raison de conflits interpersonnels qui n’impliquent pas de harcèlement, vous n’avez pas le droit de présenter une demande.

Situations particulières

Communiquez avec la CSTIT (1 800 661-0792) pour en apprendre davantage sur les règles qui s’appliquent si vous appartenez à l’une des catégories suivantes:

  • travailleurs non résidents
  • personnes sans statut légal ou sans permis de travail
  • bénévoles

La CSTIT tiendra compte des cinq choses suivantes lorsqu’elle examinera votre demande pour incapacité psychiatrique ou psychologique:

  1. Le trouble n’est pas causé par les « pressions et tensions habituelles » qui surviennent au travail.

  2. Vous souffrez d’un trouble psychiatrique ou psychologique. Cela exige un diagnostic fourni par un psychologue ou un psychiatre et reconnu par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 5e édition. Quelques exemples: trouble de stress aigu, trouble de stress post-traumatique, anxiété ou dépression.

  3. L’incapacité a été causée par des événements traumatisants « excessifs et inhabituels » liés au travail.

  4. Si la demande concerne une réaction aiguë retardée, il doit y avoir des preuves établissant un lien entre la réaction et un événement traumatisant lié au travail.

  5. Les plaintes de harcèlement liées au travail doivent être vérifiées au moyen d’une enquête externe. La CSTIT n’assume pas la responsabilité de cette enquête.

Aide juridique

Vous pouvez peut-être obtenir gratuitement l’aide d’un avocat. Voici quelques endroits qui offrent des services juridiques gratuits ou à coûts réduits:

  • Le Workers’ Advisor Office est un organisme gouvernemental indépendant qui fournit des services gratuits et confidentiels en lien avec les accidents du travail et l’indemnisation des travailleurs. Ce bureau peut fournir des renseignements, des conseils et de l’aide en matière de représentation tout au long du processus de la CSTIT.
  • La Commission d’aide juridique a des cliniques d’aide juridique qui fournissent des renseignements et des conseils juridiques, mais qui n’offrent pas de représentation légale.
  • JusticeNet est un organisme sans but lucratif pour les personnes dont le revenu est trop élevé pour se qualifier pour l’aide juridique, mais trop faible pour payer les honoraires d’avocat courants. Pour vous qualifier, vous devez avoir un revenu familial sous la barre des 90 000 $, et éprouver des difficultés financières. Les honoraires réduits des avocats participants varient selon la taille de votre famille et votre revenu.
  • Le service Find a Lawyer de la Law Society of the Northwest Territories pourrait être en mesure de vous aider à trouver un avocat bénévole spécialisé en droit du travail.
  • Votre syndicat, association ou programme d’aide aux employés pourraient être capables de vous aider à trouver des services juridiques, ou à couvrir une partie de vos frais judiciaires.

Pour obtenir des conseils sur l’embauche d’un avocat, consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.

Services de soutien social et en santé

  • Territoires du Nord-Ouest 211: Cette ligne d’aide des services sociaux et communautaires est disponible 24 heures sur 24 par téléphone (211 ou 1 867 988-6801). Elle peut vous mettre en contact avec des services, du soutien, des programmes et plus encore.

Présenter une demande

Premièrement, vous devez décider si présenter une demande à la CSTIT est le bon choix pour vous. Comme il y a un taux de refus très élevé pour les demandes liées au harcèlement sexuel, il pourrait y avoir d’autres instances—par exemple la Commission des droits de la personne des Territoires du Nord-Ouest ou un tribunal civil—où vous auriez de meilleures chances d’avoir gain de cause.

Si vous choisissez de vous adresser à la CSTIT, vous trouverez plus de renseignements sur le processus de demande sur la page du site Web de la CSTIT Signaler une blessure. Consultez aussi le Guide du travailleur. Vous pouvez soumettre le Rapport de blessure du travailleur rempli en l’envoyant par la poste ou en le déposant à l’adresse suivante:

Centre Square Tower, 5th floor
5022 49 Street, Box 8888
Yellowknife NT  X1A 2R3

Si vous avez besoin d’aide pour remplir votre formulaire Rapport de blessure du travailleur, vous pouvez appeler la CSTIT au 1 800 661-0792.

Vous devez déposer votre demande dans l’année suivant la blessure. Si vous avez déjà dépassé le délai d’un an, il y a des circonstances où la CSTIT peut prolonger ce délai.

Une fois que vous aurez déposé une demande, la CSTIT vous attribuera un numéro de demande.

Le rapport de votre employeur

Une fois que vous signalez une blessure à votre employeur, celui-ci doit soumettre un formulaire Rapport d’incident de l’employeur en ligne dans un délai de trois jours ouvrables. Ce rapport contiendra des renseignements sur votre emploi, votre revenu et votre blessure de stress mental.

Le rapport d’un professionnel de la santé

Un fournisseur de soins de santé doit remplir un premier rapport médical. Ce rapport fournit des renseignements sur votre diagnostic et sur comment votre capacité à travailler est affectée.

Vous pourriez aussi avoir besoin qu’un psychologue ou qu’un psychiatre soumette un rapport psychiatrique/psychologique initial pour une demande liée à une blessure de santé mentale.

Une fois les formulaires remplis

Votre demande est enregistrée par la CSTIT. Si la CSTIT a besoin de plus de renseignements, elle peut communiquer avec vous, votre employeur, les témoins et votre psychiatre ou psychologue. De nombreuses demandes sont rejetées à cette étape.

Un examen de santé indépendant

La CSTIT pourrait vous demander de vous soumettre à un examen de santé indépendant si elle croit avoir besoin de plus de renseignements médicaux pour rendre une décision sur votre cas.

Le professionnel de la santé indépendant ne sera peut-être pas d’accord avec le diagnostic de votre professionnel de la santé. La CSTIT peut alors utiliser cette opinion pour vous refuser les prestations.

Si votre demande est approuvée

Consultez le Guide du travailleur pour une description détaillée de ce que vous pourriez avoir le droit de recevoir de la CSTIT si votre demande a été acceptée. Cela inclut:

  • des prestations pour soins de santé, comme des thérapies et des médicaments sur ordonnance
  • de l’argent servant à remplacer les revenus que vous avez perdus en raison de votre blessure
  • des prestations afin de suivre une formation pour changer de carrière, si nécessaire
Attention

La CSTIT exige que toutes les personnes qui vous fournissent des soins de santé ou que vous consultez au sujet de blessures liées au travail l’informent des renseignements qu’elles découvrent. Elles peuvent le faire sans votre consentement lorsque vous demandez des prestations.

Retourner au travail

L’objectif principal de la CSTIT est d’essayer de vous retourner au travail. Votre professionnel de la santé joue un rôle clé par rapport à cet objectif. La CSTIT communiquera aussi avec votre employeur pour élaborer un plan de retour au travail adéquat. Dans un cas de harcèlement sexuel, ce plan pourrait comprendre un arrangement faisant en sorte que vous travailliez à un autre endroit que votre harceleur.

Conseil

L’idée de retourner au travail après le harcèlement sexuel que vous y avez vécu peut être stressante et bouleversante étant donné que vous retournez là où vous avez été harcelé. Songez à prendre contact avec votre réseau de soutien, comme vos amis, les proches en qui vous avez confiance, un thérapeute ou un groupe de soutien. Consultez Bâtir un réseau de soutien pour plus de renseignements.

Un arbitre ou un gestionnaire de cas de la CSTIT travaillera avec vous, votre employeur et, si nécessaire, votre professionnel de la santé pour élaborer un plan de retour au travail.

Un plan de retour au travail établit les étapes que vous devrez suivre pour reprendre votre travail.

Comme votre plan de retour au travail ou votre plan de transition sera basé sur ce que votre professionnel de la santé dit au sujet de votre état de santé, c’est une bonne idée de discuter avec lui de vos inquiétudes. Votre professionnel de la santé pourrait être en mesure de vous défendre et de faire des recommandations appropriées. Le plan sera très détaillé. Il pourrait aussi établir les mesures d’adaptation permanentes dont vous pourriez avoir besoin.

Si votre demande est refusée

Il est très probable que votre demande à la CSTIT pour un trouble psychiatrique ou psychologique causé par du harcèlement sexuel soit refusée. Un nombre élevé de demandes de ce genre sont refusées aux premières étapes du processus, souvent après seulement un bref examen. Le processus d’appel est long et rarement couronné de succès.

Vous pourriez quand même vouloir porter la décision en appel et, si c’est le cas, vous devriez d’abord parler avec le superviseur, l’arbitre, le gestionnaire de cas ou le gestionnaire du service des demandes pour demander la divulgation de votre dossier. Vous devrez ensuite remplir un formulaire de Demande de révision ou rédiger une lettre dans les trois ans suivant la décision refusant votre demande. À l’occasion, lorsqu’elle reçoit plus de documents ou de renseignements, la CSTIT change sa décision.

Pour un aperçu du processus d’appel, consultez la page Révisions sur le site de la CSTIT.

Le comité de révision enverra une copie de sa décision à toutes les parties dans les 30 jours. Une révision acceptée comprendra des détails sur ce à quoi vous avez droit, sur le montant que vous devriez recevoir et sur la période durant laquelle vous devriez recevoir des prestations.

Si vous n’avez pas gain de cause, vous pouvez faire un dernier appel auprès du Workers’ Compensation Appeals Tribunal.

Le Workers’ Compensation Appeals Tribunal

Le Workers’ Compensation Appeals Tribunal est la dernière instance d’appel vers laquelle vous pouvez vous tourner si vous n’êtes pas d’accord avec une décision de la CSTIT. Il est indépendant de la CSTIT, mais il applique les politiques de la CSTIT dans ses décisions. Vous devez déjà être passé par le processus d’appel de la CSTIT pour présenter une demande au tribunal d’appel. Vous avez trois ans à partir de la date de la décision du comité de révision pour porter la décision en appel auprès du tribunal.

Le processus du tribunal d’appel comprend habituellement une audience en personne, par vidéoconférence ou par téléconférence, mais il arrive que les dossiers soient gérés seulement à l’aide d’observations écrites.

Le formulaire Notice of Appeal est disponible sur le site Web du tribunal. Le formulaire et une copie de la décision du comité de révision que vous contestez doivent être envoyés par télécopieur au 1 867 766-4226 ou transmis par la poste, par messagerie ou en personne au tribunal d’appel à l’adresse suivante:

NWT and Nunavut Workers’ Compensation Appeals Tribunal
Suite 1002

10th Floor, Precambrian Building
4920 52nd Street
Yellowknife NT  X1A 3T1

Dans la plupart des cas, le tribunal d’appel rend ses décisions dans les trois mois suivant la réception de toutes les preuves.

Les décisions du tribunal d’appel sont finales—il n’y a pas d’appel. Vous pouvez demander au Conseil de gouvernance de réentendre l’appel, mais ces demandes sont rarement acceptées. Ou vous pouvez demander une révision juridique de la décision, qui est une révision limitée et technique par l’intermédiaire du système de justice civile. Si vous envisagez cette possibilité, vous devriez discuter de votre dossier avec un avocat afin d’examiner vos options. Consultez Comment trouver un avocat et faire affaire avec lui.